Goma: La LUCHA dénonce l’enlèvement ciblé de son militant et d’une centaine des jeunes par le M23
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a alerté ce mardi 13 mai 2025 sur l’enlèvement de l’un de ses militants, Aloys Bigirumwami, à Goma, en territoire contrôlé par les rebelles du M23. Selon le communiqué du mouvement, des éléments armés, identifiés comme appartenant au M23 et à l’armée rwandaise, ont également capturé son jeune frère, Claude, lors de la même opération.
Aloys Bigirumwami s’était installé à Goma en 2022 après avoir fui les combats dans son territoire natal de Rutshuru. D’après la LUCHA, il faisait l’objet de menaces répétées depuis plusieurs mois, jusqu’à sa disparition ce 13 mai.
L’organisation citoyenne exprime sa vive inquiétude quant à la sécurité de son camarade et de nombreux autres jeunes enlevés dans les zones sous occupation rebelle, notamment à Goma et à Saké. Elle rappelle que plusieurs enlèvements similaires ont abouti à des enrôlements forcés ou à des assassinats ciblés. « Par le passé, ces genres d’opérations ont conduit à des enrôlements forcés et à des assassinats ciblés », dénonce-t-elle, citant les cas récents d’Idengo Delcat et de Pierre Byamungu.
Depuis la progression du M23 dans le Nord-Kivu, plusieurs localités, villes et villages, dont la ville touristique de Goma, vivent dans un climat de terreur. Des corps sans vie sont régulièrement découverts, des exécutions sommaires sont signalées, et les disparitions se multiplient. Face à cette vague de violence, les autorités locales peinent à agir, et aucune enquête sérieuse n’a été ouverte à ce jour.
La LUCHA parle d’une véritable « industrie de la mort » visant à faire taire les jeunes activistes et à briser toute velléité de mobilisation citoyenne. Le mouvement pointe du doigt la responsabilité du M23 et de ses soutiens, notamment rwandais, dans cette politique de répression.
Dans son communiqué, la LUCHA affirme : « Ils seront tenus responsables de tout acte porté à l’encontre de notre camarade », avertissant les rebelles du M23 et leurs alliés. Elle appelle la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains et les institutions régionales à s’impliquer urgemment. Elle exige la libération immédiate et inconditionnelle d’Aloys Bigirumwami ainsi que celle de tous les jeunes récemment enlevés à Goma et dans les zones voisines.
Alors que la guerre dans l’est de la RDC continue de faire des ravages parmi les civils, cet enlèvement rappelle une fois de plus l’impératif de protection des défenseurs des droits humains dans un contexte de violence prolongée.
Eugène Vomba