« Le pluralisme est une garantie, non une menace » : Le Professeur Bob Kabamba, sur la suspension du PPRD

La récente suspension des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, continue de susciter des réactions dans les milieux politiques et universitaires en République Démocratique du Congo. Parmi les voix qui les s’élèvent, celle du Professeur Bob Kabamba, politologue et analyste, apporte un éclairage critique sur les implications de cette mesure prise par le régime du président Félix Tshisekedi.

Dans son analyse politico-sécuritaire, Bob Kabamba souligne que la suspension du PPRD intervient dans un climat déjà tendu, marqué par les affrontements à l’Est du pays, les tensions pré-électorales et une polarisation croissante entre les camps politiques historiques. Selon lui, cette décision risque d’exacerber les divisions au lieu de contribuer à l’apaisement du climat national.

« Suspendre un parti aussi structurant que le PPRD sans une décision judiciaire solide risque d’être perçu comme une manœuvre politique plutôt que comme une mesure de sécurité », a averti le professeur Kabamba lors d’une intervention relayée sur les réseaux sociaux.

Il estime également que cette mesure pourrait renforcer les discours de victimisation dans l’opposition et provoquer une radicalisation d’une frange de ses militants, à un moment où l’unité nationale devrait primer.

Le politologue appelle à une approche équilibrée entre sécurité, justice et dialogue, soulignant l’importance de préserver l’espace démocratique congolais.

« Il ne faut pas confondre stabilité politique et répression institutionnelle. Le pluralisme est une garantie, non une menace », rappelle-t-il.

Alors que la RDC traverse une période charnière, l’analyse du Professeur Kabamba invite les décideurs à réfléchir aux conséquences à long terme de telles décisions sur la cohésion nationale.

Dieumerci Matu Chub

ed