
Révision constitutionnelle : Félix Tshisekedi sur la voie de l’irréversibilité
À Lubumbashi, au cours d’un rassemblement populaire organisé ce samedi 16 novembre 2024, Félix Tshisekedi a exprimé sa détermination à procéder à la révision constitutionnelle, malgré les contestations provenant de l’opposition. Pour lui, ce projet est une flèche sans retour. Selon ses dires, l’article 217 de l’actuelle constitution consacre une partie du territoire congolais aux États voisins.
« Dans cette constitution, à l’article 217, on veut nous obliger à abandonner une partie de notre souveraineté à des États voisins, et on nous dit de ne pas avoir le droit de revoir cela. Qui est celui-là qui va m’interdire, moi, le garant de la nation, de ne pas agir ? L’année prochaine, je vais réunir une commission de Congolais issus de plusieurs disciplines, dont l’objectif sera de revoir cette constitution. Leurs propositions vous seront présentées, vous, peuple congolais, d’abord à travers vos élus, et si cela est nécessaire, nous consulterons le peuple congolais pour qu’il décide lui-même s’il doit se limiter à la révision ou carrément passer au changement de la constitution. Personne ne changera mon avis sur cette question », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le chef de l’État affirme que cette décision n’est pas motivée par un désir de s’éterniser au pouvoir, mais par la volonté d’améliorer le quotidien de la population. « Je ne suis pas venu à la tête du Congo pour m’éterniser au pouvoir et pour faire souffrir mes compatriotes. Tout ce que je fais, tout ce à quoi je pense, c’est au bonheur de mes compatriotes, au développement de mon pays, parce qu’un jour, je vais devenir un ex-président et je vais vivre auprès des miens », a-t-il poursuivi.
Félix Tshisekedi met en garde contre toute manipulation politicienne visant à diviser le peuple par cette approche. « Je mets en garde tous ceux, politiques ou autres, qui voudraient manipuler notre population. Ils seront exposés à la justice et à des poursuites judiciaires. Le débat est permis et je l’accepte sans problème, mais la manipulation est interdite, surtout lorsqu’elle est destinée à la subversion, à monter un groupe de Congolais contre d’autres Congolais. Quand on est un homme d’église, on est censé être un homme de paix. Quand on est un homme politique opposant, on est censé apporter des solutions de paix et de développement. On ne peut pas manipuler ses compatriotes pour les amener à se déchirer, voire même à s’entretuer. »
En réaction, l’opposition parle d’une agitation conduisant à une interprétation erronée de la disposition qui a fait l’objet du discours du chef de l’État. « Ce soir à Lubumbashi, Félix Tshisekedi, en dépit des efforts fournis avec la même verve oratoire et une arrogance enjouée, a déçu plus d’un Congolais en démontrant son incapacité endémique à comprendre et à interpréter de manière claire et compréhensible l’esprit et la lettre de notre Constitution, plus spécialement son Article 217 », a écrit Claudel Lubaya sur son compte X.
À son avis, « Félix Tshisekedi, malgré ses efforts, a déçu plus d’un Congolais en prouvant son incapacité à comprendre et à interpréter clairement notre Constitution, notamment son Article 217. » Pour lui, « Félix Tshisekedi s’affirme en problème, en source d’instabilité et facteur aggravant de la fragmentation de notre Nation. Il représente un danger, une menace pour son unité. De lui, la Nation n’a plus rien à attendre. Ses promesses électorales, il les ignore. »
Azarias Mokonzi