Haut-Katanga : Justicia ASBL lance la sonnette d’alarme suite à l’enlèvement du Directeur provincial a.i de la Regideso
L’organisation congolaise de promotion et de défense des droits de l’homme, JUSTICIA Asbl, a lancé un cri d’alarme suite à l’enlèvement et à la déportation de Monsieur Pacome Lenga Ngama Waakonge, Directeur provincial ad intérim de la Régie des Eaux (REGIDESO) pour le Haut-Katanga. Cet incident, survenu le 9 novembre 2024, soulève des inquiétudes croissantes concernant les violations des droits humains en République Démocratique du Congo (RDC).
Selon les témoignages recueillis par JUSTICIA Asbl, Monsieur Lenga aurait été convoqué par un individu lié à l’OND CIPA, une organisation impliquée dans la culture du café dans la région. À son arrivée dans un restaurant de Lubumbashi pour cette rencontre, il a été intercepté par des agents de la Direction générale des migrations (DGM) et d’autres individus non identifiés. Sans explication ni interrogatoire préalable, il a été transporté vers les bureaux de la DGM avant d’être embarqué sur un vol à destination de Kinshasa.
Une fois arrivé dans la capitale, Monsieur Lenga a été placé dans les cachots des services de renseignement militaires. Les circonstances entourant son enlèvement demeurent floues, laissant planer un sentiment d’impunité parmi les responsables de ces actes. Ce n’est pas un incident isolé ; il s’inscrit dans une série de violations graves des droits humains perpétrées par les services militaires congolais qui incluent enlèvements, détentions secrètes et torture.
JUSTICIA Asbl rappelle que ce climat d’insécurité pour les civils n’est pas nouveau. Des organisations telles que le Centre pour la Justice et la Réconciliation et l’Institut de Recherche en Droits de l’Homme (IRDH) ont récemment dénoncé des cas similaires. Parmi eux, l’enlèvement de Monsieur Kafutshi Tshesheet, chauffeur d’un homme politique influent, qui reste détenu depuis le 2 octobre 2024 sans accès à sa famille ou à ses avocats.
Face à cette situation alarmante, JUSTICIA Asbl exige la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arbitrairement arrêtées. L’organisation appelle également le Président de la République à prendre des mesures concrètes pour humaniser les pratiques des services de renseignement militaires. « Ces méthodes rétrogrades ne font qu’intimider les citoyens paisibles et ternir l’image de notre pays », déclare Maître Timothée Mbuya, Président de JUSTICIA Asbl.
Pascal Nduyiri