Ituri: malmenés à Irumu, les ADF installent des nouveaux bastions à Mambasa
Les terroristes islamistes des Forces Démocratiques Alliées (ADF) rôdent depuis la semaine dernière sur le territoire de Mambasa en Ituri, a expliqué à Tazamardc.net Tchetche Aliamini, président de la jeunesse de Baswagha-Madiwe, une agglomération voisine située dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Ces ADF ont érigé un bastion dans les villages de Bokoka et Esela, et c’est depuis dimanche que nous avons été alertés. Ils ont déjà établi un camp, ce qui leur permet de se reposer, de manger et de circuler dans plusieurs villages du groupement Bakaiko, en chefferie Babila-Babombi à Mambasa en Ituri », a-t-il déclaré.
Ce bastion surplombe des sites miniers dans cette zone, ce qui expose la vie des exploitants miniers, affirme la même source.
« Autour de l’endroit où ils se trouvent, il y a des sites miniers, et c’est un chemin qui mène vers de grands sites miniers tels que Pamboyi, Tembo et Tepe. La population doit être prudente et vigilante, car il est confirmé dans cette région qu’il y a des ADF ; deux jeunes de Cantine ont échappé à leurs exactions », a ajouté Tchetche Aliamini.
À ses dires, la vie des exploitants miniers dans la zone reste gravement exposée face à la présence de ces assaillants.
« Les sites miniers qui entourent Bokoka et d’autres lieux sont en danger, et il est préférable de se retirer de la zone et d’alerter les autorités compétentes pour permettre à l’armée de traquer et d’éradiquer ces sanguinaires qui ont pour objectif de faire couler le sang », a-t-il martelé.
À Irumu, cependant, ces assaillants sont traqués. De nouveaux bastions repérés par les FARDC et l’UPDF ont été pilonnés la semaine dernière, permettant la libération d’au moins 118 personnes. Ces personnes ont été sauvées grâce à ces opérations qui ont délogé ces rebelles de leur bastion. En errance, à la suite de la traque des FARDC-UPDF, les ADF ont mené des tueries dans d’autres zones voisines, exacerbant la situation sécuritaire.
La traque des ADF dans la zone devient une urgence. Les organisations de la société civile ne cessent de plaider pour l’élargissement complet des opérations Shujaa menées conjointement avec l’armée ougandaise afin de mettre un terme définitif à ces tueries. L’Assemblée Nationale a d’ailleurs répondu favorablement à cette préoccupation de la population civile. Le président de la chambre basse du parlement, Vital Kamerhe, a annoncé au cours de la dernière session qu’une délégation se rendra à Kampala pour engager des négociations et clarifier les coopérations militaires avec l’Ouganda.
Azarias Mokonzi