Butembo : Kakwangura, un mouroir qui décime des vies humaines - Tazama RDC
Butembo : Kakwangura, un mouroir qui décime des vies humaines

Butembo : Kakwangura, un mouroir qui décime des vies humaines

Depuis janvier 2024, la prison centrale de Kakwangura enregistre des morts parmi ses locataires. Située au cœur de la ville de Butembo, cette maison carcérale abrite 1349 détenus, dont 28 femmes, alors qu’elle a la capacité d’accueillir seulement 250 prisonniers.

Dans un communiqué publié le samedi 26 octobre 2024, le Réseau pour les Droits de l’Homme (REDHO), une organisation locale qui lutte pour les droits humains, précise qu’au cours d’une période allant du 1er janvier au 26 octobre 2024, 82 détenus ont déjà perdu la vie dans cette prison. Le surpeuplement, la lenteur du traitement des dossiers et l’insuffisance des rations alimentaires sont les raisons soulevées par cette organisation comme étant à l’origine de ces décès.

« Du 1er au 26 octobre 2024, la prison centrale de Butembo a perdu 11 détenus. Pour cette année, du 1er janvier au 26 octobre 2024, cet établissement pénitentiaire a perdu 82 détenus. Les problèmes majeurs de cette maison de correction sont : le surpeuplement de la prison ; à la date du monitoring du 26 octobre 2024, elle comptait 1349 détenus, dont 28 femmes, alors qu’elle a une capacité de 250 détenus au maximum ; la lenteur du traitement des dossiers, seulement 142 sont condamnés sur 1349, soit 10,5 % ; l’insuffisance des rations alimentaires ; et l’insuffisance des médicaments dans la pharmacie et le dispensaire de la prison », lit-on dans ce document.

Face à cette situation, le REDHO appelle l’État Congolais à prendre ses responsabilités en assumant totalement la charge de cette maison pénitentiaire, mais aussi en la délocalisant vu le nombre élevé de détenus par rapport à sa capacité d’accueil. Les instances judiciaires doivent accélérer l’instruction des dossiers des prévenus. Les organisations humanitaires et toute personne de bonne volonté, tant physique que morale, sont appelées à venir en aide aux détenus de cette prison.

Cette situation se déroule alors que la République Démocratique du Congo est membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. En dépit des multiples promesses des autorités congolaises sur l’amélioration des conditions carcérales en RDC, les prisons demeurent invivables. Dans d’autres régions de la République, même la promiscuité conduit à la mort de plusieurs détenus. En dépit des nombreuses réformes mises en œuvre par l’actuel ministre de la justice, les prisons sont loin de connaître une amélioration significative.

Azarias Mokonzi

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