
Goma : Des journalistes formés par le CICR sur la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit armé
Du 15 au 16 octobre, la ville de Goma, située dans la province du Nord-Kivu, a accueillie une formation de deux jours pour 23 journalistes. Organisée par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), cette initiative vise à doter les professionnels des médias des outils nécessaires pour traiter de manière responsable et éthique les violences sexuelles, un sujet d’une importance capitale dans un contexte de conflit armé.
Un contexte de conflit armé
Le Nord-Kivu est une région régulièrement secouée par des conflits armés qui exacerbent les violences sexuelles, touchant particulièrement les femmes et les enfants. Dans ce contexte, le rôle des journalistes est fondamental pour documenter ces abus, sensibiliser l’opinion publique et défendre les droits des victimes.
Contenu de la formation
Au cours de la formation, les participants ont abordé plusieurs thèmes clés, notamment :
- Prévention des Violences Sexuelles : Les journalistes ont appris à identifier et à rapporter les incidents de violence tout en respectant la dignité des victimes.
- Techniques de Reportage en Situation de Conflit : Des conseils pratiques ont été fournis pour couvrir des sujets sensibles sans compromettre la sécurité des journalistes ou des victimes.
- Droit International Humanitaire (DIH) : Une attention particulière a été accordée à la législation internationale qui protège les journalistes et décrit les droits des victimes de violences sexuelles.
Témoignages et encouragements
Rosalie Zawadi Masika, présidente provinciale de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), a souligné l’importance de cette formation en déclarant que « les journalistes doivent travailler de manière éthique et professionnelle pour apporter un changement positif dans notre communauté ». Elle a encouragé ses collègues à exercer leur métier avec responsabilité, en prenant soin de ne pas stigmatiser les victimes.
Isaac Sadiki, responsable du programme de lutte contre les violences sexuelles au CICR, a également pris la parole pour rappeler aux journalistes leur rôle de leaders d’opinion. Il a insisté sur la nécessité de réduire la stigmatisation entourant les victimes de violences sexuelles et a encouragé les journalistes à produire des reportages de qualité pour sensibiliser le public.
Un concours pour récompenser l’excellence
En parallèle de la formation, le CICR a lancé un concours pour récompenser les meilleures productions journalistiques sur les violences sexuelles. les journalistes formés à Goma, ainsi que ceux ayant participé à une session précédente à Béni, pourront concourir dans plusieurs catégories, y compris le meilleur article, le meilleur reportage audio et le meilleur reportage audiovisuel, ce concours vise à encourager une couverture médiatique de qualité sur des sujets souvent sous-représentés.
Cette formation s’inscrit dans le cadre des « seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre », une campagne mondiale qui se déroule chaque année du 25 octobre au 10 novembre, cette initiative vise à sensibiliser les médias et la société civile sur les violences sexuelles dans les zones de conflit et à promouvoir un changement social positif.
Cette formation du CICR pour les journalistes de Goma constitue un pas important vers une meilleure couverture des violences sexuelles, un enjeu vital dans le contexte actuel du Nord-Kivu.
Josué Mutanava