RDC-Justice : L’opposant congolais Seth Kikuni passe sa première nuit à Makala
Le paysage politique congolais se trouve une fois de plus au cœur de l’actualité avec le transfert de Seth Kikuni, ancien candidat à la présidence et président du parti « Piste pour l’Émergence », au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), également connu sous le nom de prison centrale de Makala, ce transfert, survenu ce samedi 28 septembre, est perçu par ses soutiens comme un acte d’acharnement politique, soulignant les tensions croissantes entre les forces de l’opposition et le gouvernement.
Contexte de la détention
Seth Kikuni Masudi avait été arrêté au début du mois de septembre et a passé près de quatre semaines dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Sa première audition au parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe avait eu lieu le 13 septembre, après quoi il a été ramené à l’ANR, les accusations portées contre lui incluent « l’incitation à la désobéissance civile » et la « diffusion de faux bruits », des griefs que son parti considère comme infondés et fabriqués à partir de déclarations décontextualisées.
La réaction du cadre de concertation des forces politiques et sociales ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, ils dénoncent cet acharnement et exigent la libération immédiate de Kikuni, ils parlent d’un climat de répression qui vise non seulement Seth Kikuni, mais également d’autres figures de l’opposition et des acteurs de la société civile, tels que Jean-Marc Kabund et Mike Mukebayi.
Mobilisation et soutien
La mobilisation autour de l’affaire Kikuni est significative, un sit-in avait été organisé en date du 25 septembre devant le Palais de Justice de Kinshasa, où les partisans de Seth Kikuni et d’autres membres de l’opposition avaient exprimé leur solidarité, ce mouvement de protestation visé à attirer l’attention sur la situation des prisonniers politiques en RDC et à revendiquer des droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression et le droit à la dissidence.
Le climat politique actuel en République Démocratique du Congo est marqué par une tension croissante entre le pouvoir en place et l’opposition, les arrestations de personnalités politiques et des activistes sont souvent interprétées comme des tentatives de museler la critique et de maintenir le contrôle sur le discours public. Dans ce contexte, la situation de Seth Kikuni est emblématique des défis auxquels fait face l’opposition congolaise.
Le transfert de Seth Kikuni au CPRK soulève des questions cruciales sur l’état de la démocratie et des droits de l’homme en République Démocratique du Congo. Alors que son parti et ses soutiens continuent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice, l’attention internationale se tourne vers Kinshasa, appelant à une résolution pacifique de cette crise. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir de l’opposition politique en RDC et pour la protection des droits civils dans le pays.
Josué Mutanava