RDC : l'Étau se resserre, affamés, des combattants ADF en difficulté (reportage) - Tazama RDC
RDC : l’Étau se resserre, affamés, des combattants ADF en difficulté (reportage)

RDC : l’Étau se resserre, affamés, des combattants ADF en difficulté (reportage)

Actifs dans les massacres depuis 2014, les terroristes islamistes des Allied Democratic Forces (ADF) se sont imposés comme le groupe le plus meurtrier dans les régions de Beni et Lubero, au Nord-Kivu, ainsi qu’à Mambasa et Irumu en Ituri, des provinces situées dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Formée en Ouganda par d’anciens officiers militaires fidèles à l’ancien président ougandais Idi Amin, vers les années 1987, 1988 et 1990, cette rébellion était auparavant connue sous le nom de Forces Démocratiques Alliées – Armée Nationale pour la Libération de l’Ouganda (ADF-NALU). Après l’arrestation de Jamil Mukulu en Tanzanie puis sa détention en Ouganda, le mouvement rebelle a fait allégeance à l’État islamique (EI) sous Moussa Baluku depuis 2016. Ces assaillants sont depuis lors considérés comme les plus meurtriers.

Comment vivent-ils ?

Alors que certains considèrent que ces rebelles vivent des financements de l’État islamique et d’autres personnages sadiques, la réalité du terrain dit autre chose. Les ADF demeurent des rebelles parmi les plus maltraités, tant en ce qui concerne leur ravitaillement que leurs conditions de vie. Très nomades et sans abri, ils doivent lancer des attaques pour piller des vivres dans les boutiques, kiosques et maisons de la population civile. D’après un ex-otage de ces rebelles, ces assaillants vivent dans un désespoir terrifiant. Lorsque les attaques sont stoppées par les éléments des FARDC, ces derniers se servent des champs de la paisible population pour voler des vivres.

« Pour trouver à manger, ils lancent des attaques dans des agglomérations pour piller les maisons des civils. C’est nous qui sommes prisonniers qui transportons les biens pillés », a-t-il précisé.

Ce dernier a révélé avoir trouvé sa libération grâce aux attaques lancées par les FARDC et leur partenaire ougandais de l’ADF. Celui-ci venait de passer plusieurs jours avec ces sadiques dans la forêt.

Grâce à l’appui de l’armée ougandaise, la menace des ADF a sensiblement diminué dans la région de Beni, bien que ces rebelles aient étendu leur zone d’opération dans le territoire de Lubero. Plusieurs positions et bastions de ces ennemis ont déjà été détruits par ces deux armées engagées à les neutraliser.

La MONUSCO à la première ligne contre les ADF

La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) demeure également déterminée à contribuer au processus de paix dans la région de Beni pour neutraliser les djihadistes ADF. Dans une interview accordée à la presse jeudi 26 septembre 2024, le nouveau commandant de la Brigade d’intervention (FIB) a réitéré sa détermination à en finir avec ces assaillants. Il a promis d’intensifier les patrouilles afin d’empêcher le mouvement et la liberté opérationnelle des ADF en protégeant la population civile.

« J’ai constaté que des efforts sont faits à différents niveaux par les différents partenaires, en vue de neutraliser et de défaire les ADF. La FIB va y prendre toute sa place avec trois principaux objectifs : d’abord, empêcher la liberté de mouvement des ADF dans la zone de Beni et au-delà si possible ; ensuite, assurer la protection des populations civiles ; et enfin garantir que les ADF, à la longue, ne constituent plus une menace. En collaboration avec tous les autres partenaires, nous espérons atteindre ces objectifs afin de ramener la paix dans cette région », a fait savoir le général Richard Tobias Chagonapanja, qui compte sur la collaboration de la population.

« Seul, même en ma capacité de commandant de la FIB, je ne pourrais défaire les ADF. J’aurai besoin de l’appui de tout le monde : les populations locales pour les renseignements, les acteurs politiques et les chefs coutumiers, les FARDC, la police… Nous ne pouvons travailler sans la collaboration de la population », a-t-il insisté.

Les opérations militaires de frappe contre ces terroristes se poursuivent sur tous les fronts à Beni, Lubero et Mambasa. Grâce à ces opérations, plusieurs ADF ont déjà été neutralisés et plusieurs otages ont été libérés, sans compter des entités libérées.

Azarias Mokonzi

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