Processus électoral : les indices augurent-t-ils une campagne électorale toxique à Beni ?
Les lignes bougent au sein de la sphère politique à quelques jours du début de la campagne sur toute l’étendue du territoire national. En ville de Beni au Nord-Kivu, la période de campagne s’annonce plus hostile que pacifique.
En effet, depuis le début du cycle qui prépare la campagne électorale, il s’observe une intolérance dans la communauté. D’aucuns estiment que cette intolérance risque de provoquer des conflits entre candidats.
Dans un entretien avec Tazamardc.net, en ce début de semaine, la société civile pense que cette attitude est une conséquence de l’absence d’une large sensibilisation sur le processus électoral. tout en condamnant des actes de violence qui s’observent, la société civile appelle les candidats et les partis politiques à respecter les textes qui régulent la campagne électorale: « Nous devons continuer à sensibiliser tous les candidats et les partis politiques à bien vouloir respecter le mode de conduite mais aussi les textes au tour de la Commission Électorale Nationale Indépendante qui fixe les limites dans lesquelles les campagnes doivent être menées sur terrain » a fait savoir Pascal Muliwavyo vice-président de la société civile.
Dans ce même registre, le forum de paix (une ONG oeuvrant dans le secteur de Paix en RDC), pense que face à cette situation, le ministère public devrait se saisir pour arrêter ce cycle de violences: « Pour ça, le ministère public n’a pas besoin de plainte. Il devrait directement se saisir parce qu’il y a une nouvelle loi sur les numériques, et les réseaux sociaux ne sont plus considérés comme des endroits sans maître. Les populations ont besoin d’être prévenues de toutes ces violences, il y a des violences langagières que nous lisons de plus en plus sur les réseaux sociaux, ce qui est une exhibition de force pour montrer de quoi on est capable ; mais alors est-ce qu’on montre sur quoi on est fort par des langages violents? » s’interroge maître Justin Matete coordinateur de cette organisation.
Ce point de vue est partagé par Maître Fabrice un activiste des droits humains qui estime que les autorités doivent s’assurer de faire appliquer la loi afin de permettre un climat pacifique pendant cette période. Selon lui, « un directeur de campagne d’un candidat a fait objet d’une attaque nocturne à son domicile. Il a même reçu les balles dans ses jambes. Ça s’annonce très rudes » constate maître Fabrice Mulwahali. Notre source poursuit que « Le terrain en ville de Beni, s’illustre par certaines attitudes d’intolérance. Les autorités doivent s’assurer de faire appliquer la loi, principalement la constitution » recommande-t-il.
Le début de la campagne électorale est prévue officiellement le 19 Novembre prochain, cette période est consacrée à la présentation des projets de société par les candidats à leurs électeurs. Pendant un mois, les candidats vont conférer avec la population, et déjà en ville de Beni, plusieurs candidats s’illustrent dans les messages de haine teintés d’intoxications, ce qui annonce une campagne toxique et rude.
Azarias Mokonzi