RDC: Généalogie des violations des limites frontalières entre la RDC et l’Ouganda

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Le Territoire de Rutshuru dans l’Est de la RDC frontalier de l’Ouganda et du Rwanda, connaît non seulement le problème d’insécurité, depuis l’avènement de la rébellion du M23, mais aussi la misère de la population s’est accentuée, jusqu’au niveau où cette dernière qui vit surtout à la frontière de l’Ouganda, se voit dans l’obligation de fuir la zone afin de trouver refuge ailleurs.

Des violations depuis des décennies

Les groupements de Busanza, Binza et une partie de Jomba dans la chefferie de Bwisha à Rutshuru, sont trois voisins directs de l’Ouganda.Réputé région agricole, le groupement de Busanza est actuellement vidé de sa population suite à l’insécurité, dont le début est marqué par le massacre de Rugarama/Mugogo le 18 Novembre 1996, où entre 3000 et 3285 personnes avaient sauvagement été tuées pendant l’AFDL. Ces personnes avaient été tuées selon certaines thèses, pour motif que les éléments étrangers qui faisaient partie de cette rébellion vengeaint la mort de l’un de leur, qui répondait au nom de NSUMBABURANGA, alors gestionnaire d’une plantation dans cette contrée.

Les guerres se sont succédées, depuis cette époque, jusqu’à la renaissance du M23 vers la fin de l’année 2021. Depuis les horreurs et tueries, ce groupement avait connu une absence de l’autorité, faisant ainsi lit à une jungle et ce, dans un pays continent comme la République Démocratique du Congo.Il y a quelques jours, les problèmes de la délimitation des frontières entre la République Démocratique du Congo et l’Ouganda ont refait surface et plusieurs politiques, chacun en ce qui le concerne, se sont montrés soucieux jusqu’à porter à bras-le-corps ce souci.

Le Ministre des affaires Étrangères Christophe LUTUNDULA est même interpellé à l’Assemblée nationale pour fournir les éclaircissements sur ce dossier.

 Décryptage de Tazama RDC en trois points :

1. Violation mutuelle avantageuse à l’Ouganda jusqu’ici

Une année avant la renaissance de la rébellion du M23 bis, au vivant Mwami Bahizi de Busanza (décédé), l’Ouganda avait prolongé ses limites en entrant jusqu’en RDC sur une distance de 64m, près de l’hôtel des prêtres catholiques au poste frontalier de Kitagoma d’une part et d’autre part, la RDC avait poussé sa frontière jusqu’à 14m vers le bureau de la Direction Générale de Migration du poste frontalier de Kitagoma. La population par l’entremise du président de la société civile de Kitagoma Monsieur TWISENGE, va faire des alertes, jusqu’à ce que les Ministres Ougandais des affaires étrangères et celui de l’intérieur vont venir avec leur GPS pour corriger l’endroit où la RDC avait déjà foncé en Ouganda.Lorsque la population frontalière congolaise va demander à ces officiels Ougandais de corriger là où l’Ouganda avait violé l’espace congolais, cette délégation va rétorquer qu’il ne leur revenait pas la tâche de le faire, mais plutôt aux ministres Congolais. Jusqu’à présent l’Ouganda garde les 64m des terres congolaises au niveau de Kitagoma, affirment les sources du milieu.

  1. Troc des champs et parcelles entre Congolais et Ougandais

Depuis l’insécurité, il s’observe un déplacement continuel des populations du groupement de Busanza vers l’Ouganda.Pour un congolais qui souhaite acheter une parcelle en Ouganda, dans les négociations entre acheteur et vendeur, les Ougandais qui veulent avoir des terres où cultiver exigent en échange de la leurs parcelles des champs. Cette politique a permis à de nombreux Ougandais d’avoir des terres en RDC. Aujourd’hui, on dénombre plus de 14 hectares des champs congolais qui appartiennent déjà aux Ougandais dans les villages de Nyamagana, Mungo, Musezero, Rubara en sous villages de Busaki, Kihondo et Bushiha, ils (Les Ougandais) les avaient reçu des citoyens congolais réfugiés eux-mêmes, sans que les autorités coutumières et administratives du groupement Busanza ne soient officiellement saisies.

  1. La violation de la frontière congolaise par l’Ouganda voisin par le déplacement des bornes

Kibaya qui est une vaste étendue dont une grande partie est congolaise et une petite partie est Ougandaise. Les populations de la localité de Mungo dépassent régulièrement les limites congolaises en allant couper des bois de chauffe, des eucalyptus jusque dans l’espace que les Ougandais jugent leurs appartenir depuis quelques années.

Depuis la renaissance de la rébellion du M23, l’Ouganda va dire que la RDC a déjà dépassé ses limites jusqu’à entrer dans l’espace Ougandais dans la localité de Mungo, une partie de la RDC au niveau de Kibaya, partie qui touche vers Ngororero, avance et touche Bunagana, dans le groupement de jomba.

« Les Ougandais sont venus, manifestant visiblement l’envie de corriger la frontière jusqu’à entrer dans le Kibaya, partie de la RDC autour de 74m. Il faut noter que jusque-là, l’Ouganda n’a pas encore fixé les bornes », expliquent des sources locales.

Selon plusieurs observateurs, les Ougandais seraient en train de préparer psychologiquement les congolais à la correction qui vise de ramener les 74m sur leur territoire.

  1. A 3km de la frontière actuelle

S’agissant des 3 kilomètres qui font objet des débats depuis quelques jours, nos sources estiment que si l’Ouganda voudra faire une ligne droite pour redresser cette limite depuis Kibaya, il pourra aller jusqu’aux environs de 500m du centre de santé de Rubavu.
la localité de Mungo en groupement de Busanza, et de là, l’Ouganda aura déjà dépassé entre 2 à 3 kilomètres.Kibaya est partagé entre Ouganda et la RDC. La RDC possède une grande partie, évaluée à plus de 14 hectares.Le Gouvernement de Kinshasa qui, une année avant le début de la guerre du M23, ne s’était activé pour récupérer 64m de débordement de l’Ouganda au Congo, pourra-t-il résoudre le problème de Mungo en ce temps où ces zones sont inaccessibles aux forces armées de la RDC,?Pourquoi l’Ouganda a voulu corriger ses frontières maintenant que le M23 règne en maître dans la zone?
Sont là des questions que se posent les populations et plusieurs analystes Congolais face à cette question qui touche l’intégrité du territoire national. A quelques mois des élections, cette question risque de toucher le débat national sur l’intégralité du territoire national.

Anicet KIMONYO

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