
78ème AG de l’ONU: Le Président Tshisekedi remet en cause les réalisations de l’organisation dans son pays
Lors de sa prise de parole du haut de la tribune des Nations-Unies à New York, où il séjourne en marge de la participation à la 78 ème assemblée générale des Nations-Unies, le président congolais Félix Antoine Tshisekedi a critiqué les réalisations de l’ONU et des Nations-Unies dans le monde. Lui qui a commencé son allocution tard dans la soirée, au croisement de la journée de mercredi et de ce jeudi 21 septembre 2023 par exprimer sa compassion au peuple Marocain et Lybien qui ont récemment été secoués par des calamités naturelles, le président Tshisekedi a eu à donner l’image des Nations-Unies ces jours dans le monde. Une image d’inquiétude et de non prometteuse, car selon lui, la paix et la sécurité mondiale continuent à être à désirer malgré les efforts que fournissent les membres de cette organisation.
Partant de l’exemple des cas de violences qui continuent à échapper à la maîtrise de Nations-Unies, notamment celui du Sahara occidental, entre l’Algérie et le Royaume du Maroc, du terrorisme au Mozambique dans la province de Cabo Delgado, de la crise en Afrique de l’ouest, dans la région Sahelo-Saharienne, de la crise au Soudan, pour ne citer que cela,… le premier citoyen congolais a démontré que le silence et l’inaction accrue des Nations-Unies face à toutes ces menaces sur le continent noir reste un élément dangereux pour elle même.
« Monsieurs les présidents, le maintien de la paix et de la sécurité internationale constitue le fondement et l’objectif primordial de la création de l’organisation des Nations-Unies. Ceci requiert plus de déterminations et d’engagements de tous face à toute menace contre la paix et la sécurité dans le monde. Les peuples africains ne comprennent pas souvent l’attitude équivoque, la politique de deux poids de mesure, les ambiguïtés et atermoiements de notre organisation, plus particulièrement de son conseil de sécurité dans certaines crises sécuritaires qui se vissent en Afrique, parfois plusieurs décennies », s’est indigné le président Félix Antoine Tshisekedi.
À la question du retrait de la MONUSCO de sa terre, le chef de l’État congolais a soutenu la position du gouvernement vis-à-vis de la présence de cette force en RDC depuis plus de deux décennies. Devant les hauts cadres de Nations-Unies, le président Tshisekedi a affirmé noir sur blanc que cette mission n’a pas réussie à stabiliser et à ramener la paix dans son pays, et que donc, son retrait devient plus nécessaire que sa présence. Une question pour lui qui va apaiser même des tentions qui s’observent ces derniers jours dans son pays avec ses concitoyens.
« C’est ici le lieu d’aborder une question d’importance capitale pour la République Démocratique du Congo et pour la consolidation de la paix dans notre région. Il s’agit du retrait de la Mission d’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo, la MONUSCO en sigle de notre territoire. Après plus de deux décennies de présence, il est temps pour notre pays de prendre pleinement son destin en main, et de devenir le principal acteur de sa propre stabilité », a laissé entendre le président Tshisekedi, avant d’ajouter que « Nous sommes reconnaissants envers la communauté internationale et les Nations-Unies pour leur soutien et partenariat, mais nous sommes également conscient que le retrait progressif de la MONUSCO est une étape nécessaire pour consolider le progrès que nous avons déjà réalisé ».
Abordant la question la plus commentée par la presse nationale, régionale et internationale, celle du M23, le président Félix Antoine Tshisekedi a au nom de tous les congolais précisé que ce groupe qu’il qualifie de « terroristes » n’aura jamais le dialogue qu’il n’a cessé de réclamer à Kinshasa.
« En effet, non seulement ils n’ont pas quitté leurs positions conquises, mais ils continuent à massacrer nos populations civiles et refusent le pré-cantonnement et le cantonnement, exigeant un dialogue qui ne leur sera jamais accordé », a souligné avec fermeté le président Tshisekedi. Saluant la sanction des USA contre le Rwanda pour ses actes de soutien à cette rébellion, Félix Tshisekedi dit espéré que d’autres États suivront l’exemple des États-Unis d’Amérique qu’il trouve de bon, et de soutien à la lutte commune contre l’impunité et au triomphe des idéos de justice et de solidarité entre les peuples.
En outre, le président de la République Démocratique du Congo qui n’a pas manqué aussi à placer un mot sur le processus électoral en cours dans son pays, a également plaidé lors de son discours à la tribune de l’ONU pour deux places des représentants du continent africain au conseil de sécurité. Question de confirmer sa réforme que les africains n’ont jamais cessé de revendiquer au sein de cette organisation vieille de 78 ans. Une chose selon aussi les dires du chef de l’État congolais, permettra aux peuples africains de témoigner l’inclusivité des Nations-Unies dans son aspect de prise de décision pour l’intérêt de tous ses membres.
Florentin Nkurunziza