L’activiste Joseph Tsongo toujours aussi menacé pour sa propagande sociale et environnementale
L’engagement de ce jeune activiste pour la justice social et environnementale en République Démocratique du Congo augmente sa crédibilité mais cela lui coûte aussi de menaces. La nuit de ce 17 Avril 2022, des bandits armés et non autrement identifiables selon nos sources, ont attaqué la résidence de monsieur Joseph Tsongo à Goma. « C’était autour de 0h la nuit, ils ont sauté la clôture et vandalisé la maison. Je me suis caché, ils m’ont cherché en disant qu’ils allaient finalement en finir avec moi, mais sans succès…c’est alors qu’ils ont pris mon ordinateur, mon passeport, ma carte bancaire et mon téléphone » explique la victime d’une voix navrante.
Peu avant cela, monsieur Joseph Tsongo avait lancer le projet « adopt a tre, not a weapon » qui veut dire en anglais « adopter un arbre, pas une arme » pour demander aux jeunes gens actifs dans les groupes armés dans la région de troquer les armes pour des arbres. L’idée selon l’initiateur, il s’agit d’une campagne d’éducation environnementale et de plaidoyer contre les crimes socio-environnementaux commis par des groupes armés locaux et étrangers dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Depuis le lancement de ce projet, le jeune activiste recevait sur son téléphone, des appels et messages anonymes lui demandant d’arrêter de se mêler de choses qui ne lui concerne pas.
« C’est souvent le soir que je reçois ces genres d’appels et sms, ils sont souvent clairs avec moi…ils me demandent de m’occuper que de ma vie et d’arrêter de chaque fois parler de leurs affaires, et lorsque j’essaie de leur demander qui sont-ils au juste, ils me disent que les ressources qu’ils exploitent ne m’appartiennent pas et qu’il ne me revient pas de parler pour d’autres personnes » raconte Joseph Tsongo, indiquant tout de même que ces milices armées, en plus de recruter des enfants et jeunes gens dans leurs rangs, ils tuent les populations locales et détruisent la biodiversité en faisant le commerce du charbon de bois, l’agriculture dans les aires protégées, le braconnage et le trafic des espèces sauvages notamment dans le paysage Virunga.
Contraint de fuir la commune rurale de Rutshuru où il vivait avec sa famille, monsieur Joseph Tsongo aussi surnommé le fils du paysan, se retrouve à Goma, ville proche. Sa célébrité augmente, les menaces aussi. « Pour cette fois, je suis touché physiquement…ces bandits armés qui ont vandalisé ma maison auraient pu me tuer, et disons que c’est regrettable, l’Etat congolais ne fait rien pour protéger les défenseurs des droits socio-environnementaux comme moi dans ce contexte des conflits armés » regrette-t-il, rappelant qu’il fait quotidiennement face aux harcèlements, aux intimidations et aux menaces de mort de la part de ceux qui tirent profit de l’exploitation abusive des ressources naturelles, piétinant les droits des communautés locales et attisant les conflits violents notamment.
Actif dans l’espace jeunesse depuis plus de 5 ans dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, Joseph Tsongo est Responsable d’une radio communautaire à vocation environnementale émettant dans le paysage Virunga, mais il est aussi Coordonnateur de l’organisation Amani-Institute ASBL qui est mouvement socioculturel regroupant des jeunes volontaires œuvrant dans la promotion de la culture de la paix et le développement des communautés à la base en RDC.
Le travail de défense des droits humains liés à l’environnement est l’une de formes de militantisme les plus dangereuses selon Amnisty International. En 2018, au moins 164 activistes défendant la terre, la vie sauvage et les ressources naturelles ont été tués selon l’organisation Global Witness.