Nord-Kivu : Les cas de choléra explosent dans le site des déplacés de Bulengo

Selon l’organisation Médecins sans frontières (MSF) qui suit de près les personnes suspectes et malades du choléra dans le camp des déplacés de Bulengo une entité située au quartier Lac Vert dans la commune de Goma (ville de Goma), plus de 2100 cas ont été enregistrés en l’espace de deux semaines (entre le 7 et le 22 mars), un chiffres repris par Jeanine MUHINDO Médecin chef de zone de santé de Goma.

Les mauvaises conditions d’hygiène et le manque d’eau potable dans ce camp des déplacés sont accusés par nombreux déplacés d’être à la base de cette flambée des cas de choléra. Selon Nabintu BAHATI mère de famille dont un enfant suit les soins dans l’hôpital mobile installé à Bulengo par Médecins sans frontières, ce camp a longtemps été délaissé par les humanitaires : « Je suis arrivée dans ce camp avec mes 5 enfants au mois de janvier. Jusque début mars, nous n’avions pas des latrines, pas des robinets encore moins des poubelles. Je pouvais seulement acheter 20 litres d’eau de 200 francs par jour, et nous nous rendions dans la brousse aux alentours du camp pour nous soulager » s’est-elle confiée à tazamardc.net alors qu’elle assurait la garde de sa fille dans une salle des soins urgents.
Au centre de santé Buhimba, d’autres nouvelles installations sanitaires pour la prise en charge des malades sont pleines, des équipes des relais communautaires sont mobilisés chaque jour pour désinfecter les installations et sensibiliser les déplacés au respect des mesures d’hygiène, des sensibilisations menées également dans la cité pour éviter la propagation de la maladie, précise Emery MUHINDO Infirmier titulaire du centre : « Cette maladie qui est dangereusement contagieuse n’épargnera personne si toutes les mesures ne sont pas prises urgemment. C’est pourquoi nos équipes des relais communautaires circulent dans tout le camp et les avenues des environs, pour prêcher l’observance des règles d’hygiène afin de limiter la propagation de cette maladie dont les cas augmentent de façon inquiétante. Nous en appelons à l’intervention d’autres partenaires dans le domaine de la santé pour que les vies humaines soient sauvées ».

Dans ce camp de plus de cent mille personnes, en moyenne 90 personnes utilisent une latrine situation que déplorent les responsables des blocs; des nouvelles latrines sont maintenant en pleine construction par le gouvernement congolais et ses partenaires afin de satisfaire le besoin; pendant ce temps la société Yme Jibu chargée de l’approvisionnement de l’eau dans cette partie de la ville, travaille avec ses différents partenaires au renforcement de sa capacité de distribution à Bulengo en cette période de crise.

Vital Matafula