
Le 2 janvier 2014, le colonel Mamadou Ndala, commandant de la Brigade Commando URR (Unité de réaction rapide), est tué dans une embuscade dans le village appelé Ngadi (Matembo), près l’aéroport de Mavivi, à cinq km de la ville de Beni. Il était en route vers Eringeti, à 54 km de Beni pour le déploiement d’un bataillon de commandos, en vue des prochaines opérations militaires contre les rebelles ougandais de l’ADF.
9ans après sa mort, c’est tout un pays qui a besoin de son commando pour lui sortir des situations difficiles.
Le jeune Mamadou Ndala voit le jour dans l’ancienne province du Haut-Zaïre et grandit dans une famille musulmane, culte qu’il pratiquera jusqu’à sa mort.
Un combattant jusqu’au boutiste
Mamadou Ndala entre dans l’armée le 6 juin 1997. Quatorze ans plus tard, le 7 janvier 2011, il est promu au grade de colonel. Il prend le commandement du 42e bataillon des commandos des Unités de Réaction Rapide. Il se fait rapidement remarquer par la population de Goma, en juillet et août 2013, en menant des offensives victorieuses contre les combattants du M23 qui assiégeaient la ville. L’inertie des casques bleus[10] avait fini par lasser la population. Dans un premier temps, les victoires des hommes de Ndala laissent la population dubitative. L’armée congolaise avait habitué la population à des débandades ahurissantes, comme en novembre 2012 lorsque le M23 s’était emparé de la ville de Goma[11] désertée par l’armée nationale. Trois mois plus tôt, dans une interview accordée à la journaliste belge Colette Braeckman, le général rwandais James Kabarebe avait affirmé que l’armée congolaise n’était même pas capable de tuer un rat.
Les Congolais étaient prostrés dans un mélange de ressentiment et d’humiliation. Ils n’en revenaient pas en voyant leurs soldats s’imposer sur le champ de bataille et montrer les corps[13] des ennemis jusqu’alors présentés comme invincibles. Les batailles sont rudes et le M23 subit de lourdes pertes. Le colonel Mamadou Ndala doit parallèlement intervenir auprès de la population en colère contre la Monusco dont l’attitude ambiguë fait craindre un retournement de situation. Surtout après un ultimatum qu’elle lança contre le M23, suivi d’un rétropédalage. Des foules caillassaient les convois de la Monusco. Seules les interventions du colonel Ndala auprès de la population permettaient d’apaiser la situation. [Wikipédia]
Un besoin plus que jamais d’un nouveau Mamadou
Le « colonel » Mamadou Ndala est présenté comme la réincarnation du patriotisme congolais, perdu depuis l’assassinat de Patrice Lumumba. Il est présenté comme le nouveau Lumumba, notamment dans les mouvements de la diaspora congolaise.
La culture africaine croit à la réincarnation. Les hommes qui sont morts reviennent et deviennent les mêmes cadeaux pour leurs peuples. Le problème est que ce n’est pas une science exacte et cela ne relève que la foi mais plus que jamais, le Congo a besoin d’un autre Gen Mamadou Ndala.
La rébellion du M23 qu’il a défait est retour et s’active depuis plusieurs semaines à récupérer la ville de Goma qui lui chéri beaucoup et l’appelle Colonel toujours en mémoire de ses exploits. Il faut quelqu’un d’autre capable de rassurer avec une rhétorique militaire la population de Goma que la ville ne tombera pas. Il faut quelqu’un d’un bon cœur pour partager les vivres des militaires aux déplacés qui vivent dans la plus grande souffrance.
Le temps donnera un autre Mamadou ? Comme on dit chaque guerre a ses hommes, ses victimes, ses histoires, ses militaires et ses héros.
Akilimali Saleh Chomachoma