Ituri : les inquiétudes du CdC sur l’appel d’offre des blocs pétroliers et gaziers en RDC
Le cadre de concertation de la société civile sur les ressources naturelles (CdC/RN) de l’Ituri fonde son inquiétude par le fait qu’aucune étude préalable n’a été faite pour estimer la valeur réelle de ces blocs.
Maître Jimmy MUNGURYEK UFOY, son secrétaire permanent, voudrait que le gouvernement fasse « recruter même des sociétés qui vont étudier quelle est la quantité de pétrole qui est dans notre sous-sol et qu’est-ce que nous pouvons gagner de ça.», a-t-il précisé.
Il soulève également la problématique de l’avenir du pétrole et avec la longueur de procédures allant de la prospection jusqu’à l’exploration, qui, certainement, « constituerait un manque à gagner » pour le pays. Ceci s’explique par le fait « qu’aucune goûte de pétrole » ne sortira avant plus de deux décennies.
Or, actuellement des grands investisseurs dans ce secteur, comme Total, Shell et les autres commencent à se désintéresser des hydrocarbures suite aux différents agendas de certains pays occidentaux visant à migrer petit à petit vers les énergies renouvelables. Pour l’Union Européenne, par exemple, cette transition des énergies fossiles aux énergies renouvelables est fixée aux environs de 2030. Ce qui explique ce désintéressement de ces grosses fortunes dans le secteur pétrolier.
Cet appel d’offre semble aussi contrarier John Lufukaribu, un environnementaliste de l’Ituri, qui s’interroge sur « la garantie » que le gouvernement donne pour « rendre public par exemple, quelques rapports des études d’impacts environnementaux » suite à l’exploitation de ces blocs pétroliers.
A noter que ces inquiétudes sont contenues dans une lettre ouverte adressée au chef de l’État Congolais pour sursoir cette procédure d’appel d’offre lancé le jeudi 28 juillet 2022. La province de l’Ituri compte 5 blocs dont seulement 4 sont soumis à cette offre. Le bloc 3, qui couvre la plaine de Semuliki vers la chefferie de Bahema Boga, en territoire d’Irumu, serait déjà pris l’entreprise Divine Inspiration Group (DIG).
Sharif Bithum Ali, à Bunia