Affaire Fiston Kabeya : le rapport d’autopsie accable la garde rapprochée de la Première ministre - Tazama RDC
Affaire Fiston Kabeya : le rapport d’autopsie accable la garde rapprochée de la Première ministre

Affaire Fiston Kabeya : le rapport d’autopsie accable la garde rapprochée de la Première ministre

Le procès du meurtre du brigadier Fiston Kabeya a franchi un cap décisif jeudi, avec la présentation en audience publique du rapport médico-légal attendu depuis plusieurs semaines. Selon l’autopsie réalisée le 28 avril, le policier de régulation de la circulation routière a succombé à un traumatisme crânien sévère, provoquant une hémorragie cérébrale irréversible.

Les conclusions du médecin légiste pointent directement une intervention brutale menée le 25 mars dans la commune de la Gombe par des éléments de la garde rapprochée de la Première ministre Judith Suminwa. Des coups violents notamment à la tête auraient été assénés lors de l’interpellation, suivie d’un embarquement de force dans un véhicule de patrouille.

Le ministère public a salué un « rapport capital », estimant qu’il renforce les témoignages oculaires qui décrivent une scène d’une violence extrême. « Nous avons désormais un socle scientifique corroborant les récits de terrain », a affirmé le procureur, qui réclame une justice ferme et exemplaire.

Pour la partie civile, ce rapport constitue une preuve majeure de la culpabilité des agents poursuivis. « Ce meurtre est l’illustration glaçante d’un usage incontrôlé de la force. Il mérite une réponse judiciaire à la hauteur de la gravité des faits », a déclaré un avocat des proches du défunt.

Les avocats de la défense ont, pour leur part, contesté la portée du rapport, le qualifiant de « trop technique » et « difficilement exploitable » sans la présence de son auteur. Tout en mettant en avant certaines réserves méthodologiques, ils ont obtenu la convocation du médecin légiste afin qu’il vienne s’expliquer devant la Cour.

En revanche, la demande d’audition du magistrat instructeur a été rejetée. La Cour a jugé cette présence non pertinente, rappelant que seul un expert peut commenter un rapport médical.

Repris après une suspension de trois semaines, le procès se déroule dans un climat de forte émotion. La prochaine audience, prévue pour le lundi 12 mai, sera marquée par l’audition très attendue du médecin légiste, dont les explications pourraient faire basculer l’issue du dossier.

Les sept agents concernés sont poursuivis pour homicide volontaire et violation des consignes. Leur condamnation ou leur acquittement sera scruté bien au-delà des murs du tribunal. Pour de nombreux Congolais, c’est l’image même de l’État de droit qui se joue dans ce procès.

Eugène Vomba

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