
Ituri:8 civils sauvagement tués par les ADF à Irumu
Une nouvelle attaque meurtrière attribuée aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), affiliées au groupe État islamique (MTM-ISCAP), a coûté la vie à huit civils ce vendredi 4 avril 2024 dans la chefferie de Walese Vonkutu, territoire d’Irumu, en Ituri. Pris au piège alors qu’ils travaillaient dans leurs champs situés à l’ouest du village Idohu, ces agriculteurs ont été exécutés avec une brutalité inouïe.
D’après Christophe Munyanderu, coordonnateur de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) en Ituri, les assaillants ont opéré en plein jour, semant la terreur au sein des populations locales. « Trois personnes ont été tuées à Tikwabalele et cinq autres à Abulembi. Actuellement, trois corps décapités ont pu être récupérés par les habitants, tandis que les cinq autres reposent toujours sur le site du drame », a-t-il déclaré.
Cette attaque illustre une fois de plus la vulnérabilité des populations civiles face à l’insécurité persistante qui règne dans cette région. Malgré les opérations militaires menées par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés, les groupes armés continuent de semer la désolation.
Face à cette tragédie, Christophe Munyanderu exhorte les autorités congolaises et la communauté internationale à intensifier les efforts sécuritaires afin de protéger les populations. « Nous demandons une intervention immédiate des forces de défense pour récupérer les corps restants et assurer la sécurité des habitants. Il est inadmissible que des civils soient continuellement pris pour cible sans une réponse ferme des autorités », a-t-il insisté.
Les attaques des ADF se sont multipliées ces dernières semaines en Ituri et au Nord-Kivu, plongeant les populations dans une psychose généralisée. Parallèlement, des milliers de personnes déplacées cherchent désespérément refuge dans des zones plus sûres, aggravant ainsi la crise humanitaire.
La chefferie de Walese Vonkutu est l’un des foyers de violence où les ADF mènent régulièrement des raids sanglants. Ce climat d’insécurité chronique entrave les activités économiques locales, notamment l’agriculture, et exacerbe la précarité des populations.
Alors que les habitants endeuillés réclament justice et protection, l’inaction prolongée face à ces massacres pourrait aggraver l’instabilité dans la région. La restauration de la paix passe inévitablement par une réponse sécuritaire efficace et une stratégie de stabilisation durable afin de garantir un avenir plus serein aux populations de l’est de la RDC.
Eugène Vomba