Nord-Kivu: Les FARDC et Wazalendo, ces alliés sous tension à Lubero

Des éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont sujets depuis plusieurs jours d’attaques appuyées par les embuscades par certains miliciens dans le territoire de Lubero, une entité située dans la province du Nord-Kivu.

Depuis juin 2024, des miliciens non autrement identifiés, s’attaquent aux FARDC. Le cas le plus récent remonte au jeudi 14 novembre sur l’axe Butembo-Lubero, où un véhicule des éléments FARDC est tombé dans une embuscade des hommes armés au village Kalikuku, trois armes de guerre ont été emportées à cette occasion, indiquent plusieurs sources locales

En effet , d’aucuns attribuent ces attaques aux Wazalendo pour accéder à la logistique militaire. Un analyste politique indépendant a d’ailleurs encouragé l’armée à collaborer avec ces Wazalendo pour éviter ces incidents. Il pense que cette collaboration doit toucher même les équipements militaires. Gentil Kakule Kombi pense que cette collaboration peut aboutir à une cohésion entre les deux forces.

« La collaboration entre les FARDC et les Wazalendu pose un sérieux problème, parce que dans le dire, on dit qu’ils sont des alliés mais dans les faits on observe une certaine méfiance les uns vis à vis des autres. Les Wazalendu prennent pour cibles des positions FARDC à travers les villages notamment Kasugho avec le groupe de Mamadou, à Kaseghe lors de l’avancée des rebelles et à Vuyinga-Mabambi où finalement les FARDC ont décidé d’attaquer les Wazalendu qui sont aux collines de Muhola. Bref c’est une situation qui est confuse au niveau de notre territoire », a-t-il déclaré.

Cette situation plonge la population dans une confusion , au regard des attaques et contre-attaques observées dans la zone.

Certains s’interrogent de l’alliance de FARDC et Wazalendo sous tension.

« Est-ce que vraiment ce sont les vrais alliés », s’interroge l’analyste Gentil Kombi qui craint les conséquences sur la population.

« La crainte c’est que pendant que nous sommes entrain de gérer notre situation de confusion, l’ennemi de son côté est entrain de se préparer. Nous ne serons pas surpris un jour si l’ennemi nous attaque au moment où nous ne serons pas préparés. On ne saura pas réagir à la menace surprise de l’ennem, il risque nous trouver en débandade », a-t-il poursuivi.

Ce dernier demande aux autorités militaires de coordonner avec les responsables des différents groupes des volontaires pour la défense de la patrie VDP afin qu’une solution soit trouvée, en empêchant ces incidents.

Depuis juin lors de l’avancée des rebelles du M23-RDF-AFC de Rutshuru vers le sud de Lubero, au-moins une dizaine des militaires FARDC étaient tombés entre les mains des porteurs d’armes, dont deux à Kyambogho qui étaient par la suite lynchés, leurs armés ravis, trois abattus au village Kinyavuyiri à moins de 10 km du chef-lieu du territoire de Lubero, un militaire tiré à bout portant par des inconnus des inconnus au village Kamihunga alors qu’il s’apprêtait à regagner son unité sur les lignes de front au sud de Lubero. La fois dernière c’est un véhicule qui est tombé dans une embuscade à Kalikuku, situé à mois de 10 km de Lubero-Centre.

Ces dégâts s’ajoutent aux nombreuses attaques ciblées contre les postes des polices dans la zone. 17 septembre 2024, plus de 20 responsables des groupes Wazalendu avaient signé un acte d’engagement pour la paix à l’issue des concertations en faveur de la paix sous les auspices de l’autorité territoriale le colonel Kiwewa Mitela Alain.

David Mayani