
Nord-Kivu: 2 corps sans vie decouverts dans un champ à Kiwanja
Dans la matinée de ce mercredi 30 octobre 2024, une découverte macabre a été faite dans les champs de Kasenyi, situés dans le groupement de Bukoma, territoire de Rutshuru près de Kiwanja. Deux corps sans vie, présumément ceux de deux agriculteurs, ont été retrouvés, soulevant de vives inquiétudes et interrogations parmi la population locale.
Selon des informations à notre possession, les victimes seraient deux hommes originaires des villages voisins de Katoro et Rwasa. Soupçonnés de vol de produits agricoles, ils auraient été exécutés par des inconnus. Les corps, découverts avec des traces de balles dans la poitrine, laissent supposer qu’ils ont été abattus alors qu’ils rentraient chez eux après une journée de travail dans les champs, portant de petits colis de maïs.
Kakule Zungule, un habitant de Katoro, a confirmé la disparition d’une des victimes trois jours avant la découverte des corps. Il a affirmé que cet homme n’avait jamais été considéré comme un voleur dans leur communauté. Ce témoignage soulève des questions sur la véracité des accusations portées contre les victimes.
« Nous ne comprenons pas comment ce père de famille a pu trouver la mort dans des circonstances aussi obscures. C’était un agriculteur ; il n’a jamais été parmi les voleurs. Il est donc difficile de comprendre les raisons de sa mort. Ils étaient deux ; il serait important de bien vérifier les faits avant de recourir à la justice populaire », regrette Kakule Zungule, habitant de Katoro.
M. Ezéchiel Mufabure, chef des dix maisons (Nyumbakumi) de Rwasa, a exprimé son désarroi face à cet acte de violence. Il a déclaré qu’il était difficile de déterminer qui aurait pu commettre ces assassinats et dans quelles circonstances ils ont eu lieu. Les habitants de la région vivent dans la peur, et cette tragédie ne fait qu’accroître l’angoisse et l’incertitude.
La région de Rutshuru est marquée par une insécurité croissante, en grande partie due aux activités des rebelles du M23. Ces derniers ont interdit aux agriculteurs d’accéder à leurs champs dans la partie Ouest du territoire, assimilant ceux qui s’y aventurent à des combattants hutu rwandais, les FDLR. Cette situation rend la vie quotidienne des agriculteurs d’autant plus difficile et dangereuse.
Josué Mutanava, à Goma