Au scandale d'une cruauté: Kagame fait vivre l'enfer dans des prisons rwandaises (reportage) - Tazama RDC
Au scandale d’une cruauté: Kagame fait vivre l’enfer dans des prisons rwandaises (reportage)

Au scandale d’une cruauté: Kagame fait vivre l’enfer dans des prisons rwandaises (reportage)

C’est un calvaire couplé de supplice que traversent les détenus dans différentes prisons et geôles au Rwanda. C’est ce qu’a révélé l’ONG Human Rights Watch dans son rapport publié mardi 15 octobre 2024.

l’ONG dénonce dans ce rapport, des actes inhumains et dégradants infligés contre des détenus. Il s’agit de l’enfer organisé par les autorités rwandaises dans les lieux de détentions note ce rapport. Les tortures, le passage à tabac, de simulacre d’exécution, le meurtre parfois, sont observés dans plusieurs prisons Rwandaises.

« Pendant des décennies, les autorités rwandaises ont soumis des détenus, dans des centres de détention officiels comme non officiels, à des mauvais traitements et à des actes de torture sans qu’elles n’aient à rendre de comptes.
Un procès historique de fonctionnaires pénitentiaires inculpés de meurtre, de torture et de coups et blessures volontaires, qui s’est achevé en avril, a montré qu’il est possible de commencer à briser la pratique bien ancrée de la torture. Le gouvernement devrait mener une enquête approfondie sur la torture dans les prisons rwandaises, avec l’aide des experts de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et des Nations Unies. Pendant des décennies, les autorités rwandaises ont soumis des personnes détenues dans des centres de détention officiels et non officiels à des mauvais traitements et à des actes de torture, sans devoir rendre de comptes » a déclaré Human Rights Watch dans son rapport.

« Nos recherches montrent que des fonctionnaires pénitentiaires ont été autorisés à torturer des détenus en toute impunité pendant des années, soulignant les failles des institutions rwandaises chargées de protéger les droits des détenus », a déclaré Clémentine de Montjoye, chercheuse senior auprès de la division Afrique à Human Rights Watch.

Selon des témoignages d’anciens détenus, les prisons Rwandaises sont semblables à une affliction ténébreuse. D’après un ex détenu, plusieurs morts ont déjà été enregistrés à Kwa Gacinya, un centre de détention non officiel sous le contrôle de la police de Kigali.

« Vous attendez la voix de la personne tuée, puis vous entendez quelq’un entrer pour nettoyer la cellule », a révélé Abayisenga, un ancien détenu et cadre de l’opposition.

La cruauté et l’absence d’humanisme

Ruhumuza Mbonumutwa, remercie Human Rights Watch d’avoir d’énoncé l’existence des centres de tortures au Rwanda.

« J’espère que leur rapport contribuera à mettre un terme à ces pratiques moyenâgeuses. Ce sont des réalités que nous dénonçons depuis de nombreuses années, parfois dans l’adversité, et, plus tragiquement encore sans que le sujet ne reçoive la moindre attention », a-t-il déclaré sur X.

Selon lui, « le concept de « torture », et de traitements inhumains et dégradants, peuvent souvent sembler abstraits pour beaucoup d’entre nous. Pour comprendre l’effroyable réalité humaine, qui se cache derrière ces termes ».

Un ancien détenu, Alphrodis Matuje, a courageusement dénoncé publiquement les traitements inhumains et dégradants dont il a subi dans une prison au Rwanda. Y a pas pire existance depuis la création du monde que Kami, son ancien lieu de détention, a-t-il fait savoir.

« Je pense que depuis la création du monde, Kami est l’endroit le plus pire. Je ne pense pas pas qu’il y a un pire que Kami sur la terre. Je n’arrive pas à expliquer ce que j’ai vue et vécu là-bas », indique-t-il.

Pieds enchaînés, cadenassés sur un métal, et tout le temps menotté, Alphrodis Matuje, précise que sa vie en détention est comparable à celle vécu au dans un sheol.

« Là-bas chaque détenu vie isolé des autres, mais quand nous allons à la toilette le matin pour vider les sceaux dans lesquels ils font leur besoin, tu peux entendre qu’il y a d’autres. Je suis tombé trois fois dans le coma à Kami. Il m’est arrivé même de tenter de me suicider mais comme je suis chrétien je ne pas pu. Là-bas beaucoup de gens se suicident. C’est la voie de sortie la plus facile et accessibilité d’en finir avec le calvaire », a-t-il témoigné.

Après cette dénonciation publique, Alphrodis Matuje aurait été de nouveau porté disparu. Ses proches redoutent qu’il revienne en vie, car c’est la politique et la méthode adoptée par Kagame dans son pays.

En réaction le gouvernement rwandais réfute les allégations de l’ONG. Selon Yolande Makolo porte-parole du gouvernement, « l’ONG n’a pas le monopole des droits humains et a approuvé à plusieurs reprises qu’elle n’est pas une source d’information sérieuse et crédible ».

L’enquête de Human Rights Watch date depuis 2017. Elle consacre ses données sur des interviews avec d’anciens détenus. Face à ces pratiques courantes, l’ONG dénonce l’absence d’enquête, de condamnation et de contrôle sur les centres de détention au Rwanda.

Azarias Mokonzi

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