RDC : Des prisons désengorgées, quid des mesures d'accompagnement ? - Tazama RDC
RDC : Des prisons désengorgées, quid des mesures d’accompagnement ?

RDC : Des prisons désengorgées, quid des mesures d’accompagnement ?

Dimanche 22 septembre 2024, le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, a procédé à la libération conditionnelle d’au moins 1 685 prisonniers gravement malades de la prison de Makala, à Kinshasa. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de désengorgement des prisons à travers le pays.

Quelques heures après cette annonce, des commentaires ont alimenté la toile au sujet de cette action, analysée différemment par les acteurs socio-politiques. Si certains considèrent cette décision comme suicidaire, exposant la ville de Kinshasa à une crise sécuritaire, d’autres estiment qu’elle doit être suivie de mesures d’accompagnement.

« C’est une mesure salutaire parce que les autorités ont jugé nécessaire qu’elle soit appliquée. Bien qu’elle soit salutaire, elle doit tenir compte de certains éléments. Elle devrait prendre en compte les réalités de notre société pour ne pas être l’élément déclencheur d’une montée de l’insécurité. Ce désengorgement doit tenir compte de la sûreté publique, il faut donc que cette décision soit suivie de mesures d’accompagnement », a déclaré Maître Christian Boniface, un auxiliaire de la justice œuvrant à Beni.

Ce dernier pense que ce désengorgement doit être suivi de critères d’appréciation dans cette série de libérations conditionnelles des prisonniers.

« On doit établir des critères d’appréciation pour ne pas libérer des bandits qui n’ont que leur place en prison. Ces autorités doivent tenir compte de notre sécurité », a-t-il ajouté.

Christian Boniface estime que cette action ne doit pas s’arrêter seulement à Kinshasa, compte tenu des urgences dans les prisons à travers le pays.

« C’est une mesure d’envergure générale et tous doivent en profiter. Partout, il y a des prisons et certains sont innocents. Ceux qui sont arrêtés pour des motifs moins graves doivent être libérés conditionnellement. »

Pour mettre fin à la surpopulation carcérale, ce praticien du droit pense que les condamnations avec sursis pour des prévenus qui ne présentent pas le risque de se soustraire à la justice s’avèrent nécessaires, en attendant la construction de nouvelles prisons à travers le pays.

« Il y a des gens qui devraient être condamnés avec sursis tout en étant sous surveillance. Cela pourrait contribuer à la lutte contre le surpeuplement carcéral. Pour quelqu’un qui peut être facilement surveillé, je pense que la condamnation avec sursis devient un remède non négligeable », a-t-il conclu.

Plusieurs prisons congolaises sont assimilables à des mouroirs en raison des conditions de détention des prisonniers. Des cas de maladies et de décès s’enregistrent régulièrement à cause de l’étouffement, selon plusieurs observateurs à travers le pays.

Azarias Mokonzi

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