Génocost en RDC: les victimes des ADF honorées à Beni - Tazama RDC
Génocost en RDC: les victimes des ADF honorées à Beni

Génocost en RDC: les victimes des ADF honorées à Beni

La ville de Beni a marqué la journée de commémoration du génocide en République Démocratique du Congo d’une manière significative ce vendredi 02 Août 2024.

Une marche pacifique a été organisée par différentes associations, notamment la LUCHA, en hommage aux victimes des massacres perpétrés par les ADF dans la commune de Mulekera.

Les membres engagés de ces associations se sont rassemblés pour participer à cette marche mémorielle, se dirigeant vers le cimetière de Masiani où se trouvent les tombes des premières victimes des atrocités commises par les rebelles ADF. Sur place, ils ont entrepris des actions symboliques d’assainissement du mausolée, tout en rendant un vibrant hommage aux défunts et exprimant leur solidarité envers les familles et la communauté éprouvées par ces tragédies.

Cette initiative a permis à ces différentes couches de se souvenir des victimes du génocide et de ne pas oublier les souffrances endurées par tant de personnes.

Retour sur les évènements tragiques dans l’Est

La région de l’Est de la République démocratique du Congo est la cible d’une tragédie sans nom, marquée par des massacres récurrents depuis 2014, illustrant une guerre sans merci qui sévit dans cette partie du pays.

Le 14 août dernier, la population du territoire de Beni a une fois de plus été la cible d’un massacre impitoyable. Malgré l’ampleur de ces attaques, la réaction tant de la communauté internationale que du gouvernement congolais reste quasi inexistante, tandis que l’identification des auteurs de ces violences demeure un défi insurmontable.

La présence de multiples groupes armés violents et le trafic illicite des richesses de la région compliquent grandement la tâche d’identifier les responsables de ces atrocités. Dans ce contexte, la République démocratique du Congo, marquée par son passé douloureux, est la cible silencieux d’une guerre sans nom.

Les violences qui secouent l’Est de la RDC ne sont pas récentes. L’histoire tragique du pays remonte à 20 ans, ayant ses racines dans le génocide au Rwanda en 1994.

Suite à ces événements tragiques, près de 1,2 million de Hutus rwandais, certains impliqués dans le génocide, ont fui vers les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, alors territoires du Zaïre.

En 1996, l’Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), menée par Laurent-Désiré Kabila, s’insurge contre le président zaïrois Mobutu, prenant le contrôle de Kinshasa l’année suivante et renommant le pays République démocratique du Congo.

Cependant, des groupes rebelles, déçus par l’absence de changement, se soulèvent contre le gouvernement Kabila en 1998 dans les provinces du Kivu, avec le soutien du Rwanda et de l’Ouganda. Bien qu’un cessez-le-feu ait été conclu en 1999 sous l’égide de l’ONU, des milices rebelles continuent de semer le chaos en RDC, même après l’élection de Joseph Kabila en 2001. La situation politique tendue en RDC a créé un climat propice à l’exploitation de ses richesses par les pays voisins.

Les richesses naturelles abondantes de la RDC ont attisé les convoitises et alimenté les conflits. L’Ouganda et le Rwanda, en plus d’aspirations démocratiques, ont également profité de la richesse minière du pays.

L’Ouganda s’est concentrée sur le diamant et l’or, tandis que le Rwanda a exploité le coltan, aux côtés du cuivre et du cobalt. La présence militaire de ces pays voisins a permis de perpétuer un trafic lucratif.

Certains éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont également été impliquées dans ce trafic, fermant les yeux sur les massacres à Beni pour se consacrer à l’exploitation illégale du bois vers l’Ouganda.

La région de l’Est de la RDC est le refuge de nombreux groupes armés, qu’il est souvent difficile d’identifier. Des milices congolaises telles que les Maï-Maï et les Raïa Mutumboki, alliées parfois aux FARDC, ainsi que des groupes armés étrangers tels que les FDLR, les FNL et les ADF, continuent de semer la terreur dans la région.

Parmi ces groupes, les ADF sont pointés du doigt pour la majorité des massacres récents à Beni.

Originairement un groupe armé ougandais luttant contre le régime de Yoweri Museveni depuis 1995, les ADF ont évolué en une milice composée d’islamistes radicaux, dirigée par Jamil Mukulu depuis 2007. Les États-Unis ont classé les ADF sur leur liste d’organisations terroristes en 2001.

La Rédaction

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