Guerre dans l’Est: Le M23 se bat à Sake pour accomplir le plan de l’EAC (Tribune)

Guerre dans l’Est: Le M23 se bat à Sake pour accomplir le plan de l’EAC (Tribune)

Depuis la signature du cessez-le-feu par le M23 le 7 mars 2023 à midi, aucun signe sur le terrain n’a été dans le sens de prouver cette volonté manifeste de ces rebelles à cesser les hostilités.
Sur toutes les lignes pouvant les conduire à Sake, les rebelles du M23/RDF ont été mobilisés, avec l’intention d’occuper ce dernier verrou par lequel la ville de Goma respire encore. Cette autre magouille qui prouve également l’entêtement de Kigali vis-à-vis des chefs d’États de la communauté de l’Afrique de l’Est, est cette fois allée droit au mur car rencontrant la détermination des Forces Armées de la République Démocratique du Congo et certains jeunes résistants à ne laisser à l’ennemi aucune occasion de fouler le sol de Sake.

Complicité sous-entendue entre le M23 et l’EAC-RF

Au mois de Février, les chefs des armées constituant la force régionale de l’EAC s’étaient réunis à Nairobi pour évaluer leur action en RDC et prendre des nouvelles dispositions.
Après avoir constaté la dégradation de la situation malgré leur présence inerte, ces autorités militaires ont lancé une fois de plus un nouvel ultimatum à cette rébellion de Kagame, lui demandant de retirer effectivement ses hommes des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo à partir du 28 mars, chose qui n’a jamais été faite et qui ne fait objet d’aucun questionnement du côté de cette force observatrice de l’EAC.
Dans le communiqué final, il était dit que le 30 mars, toutes les zones devraient déjà être abandonnées par le M23-RWANDA, et occupées par les contingents des différents pays membres de l’EAC. Curieusement, la cité de Sake figurait parmi les zones qui devraient être contrôlées par l’armée Burundaise présente dans L’EAC-RF, pendant que les rebelles ne s’en étaient même pas rapprochés. Aujourd’hui, ces terroristes Rwandais malgré d’énormes pertes qu’ils subissent sur le front de Sake, font tout leur possible pour résister et chercher à conquérir Sake avant l’expiration du délai leur accordé par leurs collaborateurs (EAC-RF).
Maintenant qu’ils semblent épuisés sur les collines surplombant Sake où l’armée Congolaise les frappe sans pitié, ces acolytes de Kigali se permettent de signer un communiqué d’appel au commandant de la force régionale de leur venir encore une fois en aide, et les couvrir comme ils l’ont fait à Kibumba en occupant les villages qu’ils ont peur d’abandonner entre les mains des FARDC par la force : « Nous invitons le Commandant de la Force Régionale de la communauté de l’Afrique de l’Est et le Commandant du mécanisme de vérification Ad-HOC à venir prendre en charge les positions suivantes dont nous allons nous retirer : Karuba, Muremure, Nyamitima, Nkingo, Kagano, Kihuli (3 tours) et leurs environs. » Reprend le M23 dans son communiqué de ce samedi 11 mars.
Il est clair que le M23 voulait à tout prix prendre la cité de Sake pour permettre la matérialisation du plan de l’EAC à se partager les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, heureusement l’armée Congolaise garde son équilibre.

Nous demandons à notre gouvernement de ne plus tenir compte de tous ces fameux accords de l’EAC qui sont apparemment censés être respectés que par la RDC, de peur de permettre aux forces de l’EAC de couper à l’armée Congolaise la route de Masisi centre et Kitshanga comme ils l’ont fait à Kibumba, et permettre aux rebelles de poursuivre librement le plan tracé par le Rwanda.
Cette complicité entre le M23 et l’EAC en se donnant mutuellement des ordres d’occuper tel ou tel autre entité, doit être dénoncée à haute voix par notre gouvernement, et demander à ces troupes régionales de rentrer chacune dans son pays. Ce que nous venons de vivre dans cette guerre, doit nous servir de dernière leçon pour mettre fin à l’aventure de la guerre nous imposée injustement par Paul Kagame et ses partenaires.
Nos parlementaires doivent aussi savoir jouer leur rôle de contrôle en se rassurant que toutes ces forces qui se déploient ces derniers mois dans l’Est de notre pays, ont bel et bien des missions utiles et favorables à la paix tant voulue par le peuple.
Toute la population congolaise doit aussi rester vigilante en dénonçant tout cas suspect car l’infiltration est l’une des plus puissantes stratégies qu’utilise l’ennemi. Du courage à nos FARDC, nous assurerons toujours la grandeur de cette nation au cœur de l’Afrique.

Tribune de Patrice SHERIA KUBUTANWA chercheur Congolais en politique et droits civiques.

Tazama RDC

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *