Moïse Katumbi : Vers une peine de 10 ans de prison pour réhabilitation d’une piste d’atterrissage?
C’est un véritable tournant dans la carrière politique et entrepreneuriale de l’opposant congolais Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga et figure de proue de l’opposition congolaise, alors qu’il s’était engagé dans des projets de développement pour sa région, il risque désormais une peine de 10 ans de prison et une amende de 500 millions de francs congolais pour avoir entrepris des travaux de réhabilitation d’une piste d’atterrissage abandonnée depuis les années 70 à Mulonde, dans le district de Pweto.
Selon les informations rapportées, Moïse Katumbi aurait initié ces travaux sans avoir obtenu l’autorisation préalable des autorités compétentes, bien qu’il ait informé les instances concernées de son projet, cela ne semble pas suffire aux yeux de la loi. Les accusations portées contre lui soulèvent des questions sur le cadre légal et administratif en République Démocratique du Congo, où les démarches peuvent parfois se heurter à des complexités bureaucratiques.
La piste d’atterrissage, qui n’a pas été utilisée depuis des décennies, fait partie d’un projet plus large visant à améliorer les infrastructures locales et à promouvoir le développement économique de la région, en rendant la zone plus accessible. Moïse Katumbi espérait attirer des investisseurs et dynamiser le commerce local, cependant, cette initiative pourrait lui coûter très cher, tant sur le plan personnel que professionnel.
Le risque d’un procès imminent contre lui soulève également des interrogations sur le climat politique en RDC. Moïse Katumbi, qui a déjà été la cible de nombreuses attaques politiques, pourrait être perçu comme une victime d’une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Sa popularité et son influence continuent d’inquiéter le pouvoir en place, et cette situation pourrait être interprétée comme une tentative de le réduire au silence.
Les réactions à cette annonce ne se sont pas fait attendre. De nombreux partisans de Moïse Katumbi dénoncent une manœuvre politique visant à entraver ses activités et à le discréditer, de l’autre côté, les autorités insistent sur le respect des lois et des procédures, affirmant que nul n’est au-dessus de la loi, quelle que soit sa position ou son statut.
Le mardi 2 octobre 2024 dernier, en République démocratique du Congo (RDC), la situation s’est intensifiée autour de l’opposant congolais Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ancienne province du Katanga et figure emblématique de l’opposition politique. Son camp a dénoncé une intervention militaire illégale sur une propriété privée où il fait construire un aérodrome destiné à desservir un hôpital récemment réhabilité dans une région isolée, cette action avait soulèvé des préoccupations quant à la sécurité des projets humanitaires et à la liberté d’entreprendre dans le pays.
Olivier Kamitatu, directeur de cabinet et porte-parole de Katumbi, a fermement condamné cette intervention, la qualifiant de manipulation politique. Selon lui, des militaires ont fait irruption sur le chantier, confisqué un véhicule appartenant à Moïse Katumbi, arrêté le responsable des travaux et malmené les ouvriers présents. Ce projet d’aérodrome, selon Olivier Kamitatu, vise à faciliter l’évacuation des malades dans des zones difficiles d’accès, un enjeu crucial pour la santé publique dans le pays.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels font face ceux qui tentent de faire avancer des projets de développement en RDC, souvent entravés par une législation complexe et un environnement politique instable, alors que le pays aspire à un avenir meilleur. Des situations comme celle de Moïse Katumbi montrent les obstacles qui demeurent et suscitent des interrogations sur la gouvernance et la justice dans le pays.
Les mois à venir seront cruciaux pour Katumbi : entre la préparation de sa défense et la mobilisation de ses partisans, l’ancien gouverneur devra naviguer dans un paysage politique tumultueux, tout en continuant à défendre sa vision d’un Congo en plein essor.
Josué Mutanava