Goma, Bukavu, Kigali : Litsani Shoukrani expose la faillite diplomatique d’Emmanuel Macron
Publié au lendemain de la conférence internationale de Paris sur la stabilité de la région des Grands Lacs, l’éditorial du journaliste Litsani Shoukrani suscite un vif débat. Dans son texte, au ton tranchant et sans concession, le journaliste et analyste politique revient sur la récente annonce d’Emmanuel Macron en ce qui concerne la réouverture prochaine de l’aéroport de Goma, une décision aussitôt démentie par Kigali et ses relais. Pour Litsani Shoukrani, cet épisode symbolise l’impuissance de la diplomatie française dans la région.
« Macron annonce la réouverture de l’aéroport de Goma, aussitôt démenti par Kigali et ses relais. Un pantin qui parle, et personne n’écoute », écrit-il, comparant la situation actuelle à celle de la chute de Bukavu, où, selon lui, « Macron s’était vanté d’avoir obtenu un accord du Rwanda : leurs troupes ne prendraient pas la ville. Le lendemain, l’armée rwandaise y entrait».
Litsani Shoukrani dénonce ce qu’il considère comme une illusion persistante à Kinshasa, selon lui, celle de croire encore en l’influence de Paris sur Kigali. « C’est nous qui prêtons à la France les béquilles diplomatiques qui lui permettent de tenir debout », insiste-t-il, avant d’ajouter que Paris est désormais “largué par Washington et Doha”, exclus des véritables processus de négociation autour de la crise congolaise. Pour lui, si la réouverture de Goma devait avoir lieu, elle viendrait du Qatar, pas de l’Élysée.
Dans une charge frontale contre le président français, l’éditorialiste affirme que “Macron a passé tout son mandat à dynamiter la diplomatie française”, et qu’il ne représente plus une puissance capable d’influencer la situation régionale. « Cet homme, que 11 % de ses compatriotes soutiennent à peine, ose encore jouer les médiateurs. Pourquoi perdre notre temps avec lui ? », interroge-t-il.
Litsani Shoukrani appelle à préserver les relations historiques entre la République démocratique du Congo et la France, mais en rompant avec le cycle actuel d’aveuglement diplomatique. « Il faut les préserver, oui, mais pas avec ce président-là. Pas avec celui qui a choisi de soutenir ouvertement l’agression contre notre pays», fait-il savoir.
La rédaction