Dossier forages et lampadaires: Nicolas Kazadi disculpé, Rubota et Kasanga seuls devant la justice
Dans une affaire qui secoue le monde politique congolais, le procureur général près la Cour de cassation a annoncé qu’aucune infraction ne pouvait être reprochée à Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances, qui a été disculpé des accusations de détournement de fonds en lien avec des projets de construction de forages et d’installation de lampadaires.
Cette nouvelle surgit alors que le procès de François Rubota, ex-ministre du Développement rural, et de Mike Kasanga, directeur du consortium Stever Construct Cameroun SARL et Sotrad Water, s’est ouvert ce 4 novembre, dans un climat d’attente et d’inquiétude autour des pratiques de gestion des fonds publics en République Démocratique du Congo.
Le procès a été marqué par une décision de renvoi au 18 novembre, permettant aux avocats des prévenus de prendre connaissance d’un dossier complexe composé de 195 pièces. La présidence de la chambre a souligné que ce délai était suffisant, notamment en réponse aux préoccupations exprimées par les défenses quant à la régularité de la saisine des prévenus.
Les accusations qui pèsent contre Rubota et Kasanga sont d’une gravité alarmante. Ils sont soupçonnés de détournement de fonds publics liés à un contrat de près de 400 millions de dollars, signé entre le gouvernement congolais et leur consortium, visant l’installation de 1000 unités solaires de pompage et de traitement d’eau à travers le pays. Suite aux révélations d’un rapport de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et de la Ligue congolaise contre la corruption, des questions de surfacturation et de malversations financières sont désormais au cœur des débats.
La vigilance de la société civile et les préoccupations exprimées par des organismes comme l’ODEP sont d’autant plus significatives dans un contexte où la lutte contre la corruption est présentée comme une priorité par le gouvernement congolais. Cependant, la crédibilité de cette lutte est souvent mise à l’épreuve par le manque d’actions concrètes et de transparence dans les enquêtes judiciaires. En dépit des discours officiels, l’absence d’avancées tangibles dans des affaires de corruption crée un climat de scepticisme et de méfiance parmi la population.
La rédaction