Modification de la Constitution : Tshisekedi, une leçon de démocratie ou un avide du pouvoir ? - Tazama RDC
Modification de la Constitution : Tshisekedi, une leçon de démocratie ou un avide du pouvoir ?

Modification de la Constitution : Tshisekedi, une leçon de démocratie ou un avide du pouvoir ?

Depuis l’annonce du Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) concernant sa tournée à travers le pays pour sensibiliser la population à la modification de la Constitution, le débat, autrefois enterré, sur l’opportunité d’une telle décision a refait surface.

« N’oubliez pas qu’en 2006, nous n’étions pas d’accord avec cette Constitution. Nous avions même promis à la population que, une fois au pouvoir, nous reviendrions sur cette Constitution. Maintenant que la population nous a fait confiance en nous amenant au pouvoir, que devons-nous faire d’autre sinon tenir cette promesse ? » s’est interrogé Augustin Kabuya lors d’une communication faite le 1er octobre 2024.

En réaction à cette annonce, les députés nationaux membres d’Ensemble pour la République accusent le pouvoir de vouloir maintenir Félix Tshisekedi au-delà de son mandat prévu par la Constitution. Ils précisent que non seulement le pouvoir n’envisage pas de faire le forcing en 2028 en modifiant la Constitution, mais qu’il cherche également à emprisonner les ténors de l’opposition pour les empêcher de se présenter aux élections de 2028. Ils estiment que Tshisekedi cherche à éliminer Moïse Katumbi par ces manœuvres.

Ils dénoncent l’instauration d’une terreur au sommet de l’État, alimentée par le pouvoir pour empêcher toute contradiction, et appellent le gouvernement à œuvrer au renforcement de la cohésion nationale afin de mettre un terme à l’occupation d’une partie du territoire national depuis plusieurs années, plutôt que de concentrer ses efforts sur sa propre pérennité au pouvoir par la violence et la terreur.

L’intolérable pour la LUCHA

Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) s’oppose fermement à cette initiative et prévient qu’il s’apprête à faire à Tshisekedi ce qu’il a fait à Kabila.

« Nous allons nous mobiliser, et Tshisekedi va marcher sur nos cadavres », a déclaré à Tazamardc.net Bienvenue Matumo, membre de la LUCHA.

« On ne peut pas tolérer que la Constitution soit modifiée pour maintenir Tshisekedi au pouvoir au-delà de 2028. La Constitution est claire ; on ne peut pas la modifier, et l’article 2020 a déjà résolu le problème. Nous n’allons pas le lui permettre. Cette Constitution est le fruit d’un référendum. Comme nous nous sommes mobilisés contre Kabila, nous allons aussi le faire contre Tshisekedi, en tant que citoyens respectueux de la loi. Tshisekedi n’aura pas un jour de plus après 2028 », martèle-t-il.

La LUCHA estime que cette initiative est inopportune et sans pertinence. Pour cette raison, elle est prête à accepter toute répression pour barrer la route à cette « forfaiture ».

« Il n’y a pas d’opportunité, il n’y a pas de pertinence à modifier cette Constitution. Nous avons accepté de mourir pour préserver notre Constitution, et Tshisekedi était lui-même dans la rue, l’UDPS avait même perdu ses membres », a fait savoir Bienvenue Matumo, l’un des leaders de la LUCHA à travers le monde.

Plusieurs structures citoyennes et de la société civile ne sont pas d’accord avec cette initiative du pouvoir. Elles déplorent que, plutôt que de se concentrer sur l’amélioration des conditions de vie des Congolais, le pouvoir se préoccupe de questions insignifiantes.

D’aucuns s’interrogent d’ailleurs avec quel bilan Félix Tshisekedi souhaite se maintenir au pouvoir. Sera-t-il capable de réaliser en 7 ans ce qu’il n’a pas accompli en 10 ans ?

Azarias Mokonzi

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