Insécurité dans l'Est de la RDC : Me Jean-Paul Lumbulumbu appelle à l'action - Tazama RDC
Insécurité dans l’Est de la RDC : Me Jean-Paul Lumbulumbu appelle à l’action

Insécurité dans l’Est de la RDC : Me Jean-Paul Lumbulumbu appelle à l’action

La situation sécuritaire à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), en particulier dans la province du Nord-Kivu et la ville de Goma, est alarmante. Depuis 2019, cette région est le théâtre d’une insécurité persistante, exacerbée par des conflits armés, des actes de banditisme, et des crises humanitaires.

Maître Jean-Paul Lumbulumbu, notable au Nord-Kivu, député provincial honoraire et ancien vice-président de l’Assemblée provinciale, partage son analyse des défis qui minent la sécurité de cette région et propose des solutions pour instaurer une paix durable.

Contexte Historique

Les élections présidentielles, législatives et provinciales de décembre 2018 ont eu lieu dans un climat déjà tendu, marqué par des violences et des conflits armés. Les attaques des rebelles AD sur les populations civiles, notamment dans la région de Beni, ont suscité des inquiétudes légitimes. Parallèlement, la crise sanitaire d’Ebola a frappé des zones cruciales comme Lubero, Butembo et Beni, compliquant davantage la situation et entraînant l’annulation des élections dans certaines localités.

Malgré la tenue des élections législatives et provinciales en mars 2019, la situation sécuritaire n’a pas connue d’amélioration. L’élection du bureau définitif de l’Assemblée provinciale, dont Jean-Paul Lumbulumbu fait partie, a été marquée par une inquiétude croissante face à l’insécurité ambiante.

Les Enjeux Sécuritaires

Depuis 2019, plusieurs phénomènes caractérisent l’insécurité au Nord-Kivu :

  1. Banditisme et Criminalité Urbaine : Des villes comme Butembo, Beni et Goma sont touchées par des actes de banditisme, des enlèvements et des assassinats. Des groupes criminels, tels que les « 40 voleurs », sèment la terreur au sein de la population.
  2. Attaques des ADF : Les attaques perpétrées sur les civils, en particulier dans le territoire de Beni, ont créé une atmosphère de peur et d’angoisse, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile.

Ces enjeux appellent à une attention urgente et à une action collective efficace.
Pour remédier à cette situation alarmante, Maître Jean-Paul Lumbulumbu propose plusieurs pistes d’action dont :

  1. Augmentation du Budget de Sécurité : Il est crucial que les élus nationaux adoptent un budget conséquent pour la sécurité. Les militaires, policiers et agents de renseignement doivent être bien rémunérés et dotés de moyens logistiques adaptés.
  2. Renforcement des Effectifs Sécuritaires : Pour une ville comme Goma, qui compte environs 2 millions d’habitants, il est nécessaire d’augmenter les effectifs des forces de sécurité et de mieux contrôler la circulation des armes.
  3. Collaboration Civilo-Militaire : La synergie entre les forces armées et la population civile est essentielle pour instaurer un climat de confiance. Bien que l’état de siège complique cette collaboration, des efforts doivent être faits pour améliorer les relations.
  4. Évaluations Périodiques: La mise en place d’évaluations rigoureuses et non complaisantes est essentielle pour sanctionner les négligences et encourager la responsabilité des décideurs locaux en matière de sécurité.
  5. Application Rigoureuse de la loi : L’application stricte de la loi doit toucher tous les citoyens, sans exception, afin de restaurer l’ordre et la justice.

Cinq ans après ces réflexions initiales, la situation à Goma et dans le Nord-Kivu ne montre aucun signe d’amélioration. Les violences touchent toujours les enfants, et la criminalité reste une préoccupation majeure. Bien que les autorités locales fournissent des efforts louables, ceux-ci ne suffisent pas à inverser la tendance inquiétante.

Josué Mutanava

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