État de siège au Nord-Kivu et en Ituri: un régime exceptionnel dépouillé de toute sa substance (observation) - Tazama RDC
État de siège au Nord-Kivu et en Ituri: un régime exceptionnel dépouillé de toute sa substance (observation)

État de siège au Nord-Kivu et en Ituri: un régime exceptionnel dépouillé de toute sa substance (observation)

L’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri, des provinces situées dans l’Est République Démocratique du Congo, a suscité de vives critiques de la part de divers acteurs politiques et civils.

Selon des observateurs, dont le sénateur Célestin Vunabandi et le président de la société civile urbaine de Goma, Marrion Ngavho Kambale, cette mesure d’exception, censée renforcer la sécurité et lutter contre les groupes armés, est perçue comme un échec retentissant.

Claudel Lubaya, figure politique influente, souligne que l’absence d’objectifs opérationnels clairs et de résultats tangibles a transformé l’état de siège en une simple opération de communication. A ses yeux, le président Félix Tshisekedi a utilisé cette annonce pour apaiser l’opinion publique, sans véritable intention de résoudre les problèmes de sécurité qui gangrènent ces régions. Les forces militaires et policières, chargées de mettre en œuvre cette mesure, semblent avoir abandonné leurs opérations, se concentrant davantage sur la collecte de recettes et l’imposition de taxes, tout en s’adonnant à des trafics divers.

Cette situation alimente indique-t-il, des soupçons de corruption et de favoritisme au sein des institutions gouvernementales.

Le bilan de l’année écoulée sous le commandement du Général Major Peter Chirimwami, Gouverneur a.i du Nord-Kivu, est également jugé catastrophique. La société civile dénonce une dégradation continue de la situation sécuritaire, qui n’a pas seulement échoué à protéger les populations, mais a également exacerbé les tensions et les violences. Les habitants du Nord-Kivu et de l’Ituri vivent dans une instabilité chronique, avec des attaques récurrentes de groupes armés, et un climat de peur omniprésent.

En somme, l’état de siège en RDC, au lieu de constituer une solution à la crise sécuritaire, semble avoir réaffirmé les failles des mécanismes de gouvernance et de sécurité en place. Les appels à une réévaluation des stratégies et à une plus grande transparence dans la gestion des opérations militaires se multiplient, alors que la population continue de souffrir des conséquences d’une politique qui, jusqu’à présent, a échoué à produire les résultats escomptés. Ce contexte soulève des questions cruciales sur l’avenir de la gouvernance en RDC et sur la capacité des autorités à répondre aux attentes de leurs concitoyens.

Josué Mutanava

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