RDC: Ces causes oubliées sur la persistance des massacres à Beni
Il y a près de dix ans, depuis que la région de Beni, au Nord-Kivu, reste confronté par l’activisme des terroristes islamistes d’Allied Democratic Forces (ADF), un mouvement rebelle d’origine Ougandaise.
Ces assaillants sont auteurs des tueries de plus de 20.000 personnes dans cette région. Malgré les multiples opérations militaires qui ont souris par un bilan moins satisfaisant selon plusieurs analystes, les violences ne cessent d’être perpétrées par ces derniers.
Alors que d’aucuns s’intéressent sur les conséquences de ce conflit, Tazamardc.net, a voulu comprendre les causes à la base de la persistance de ces violences dans cette zone qui ne mesure que quelques kilomètres. D’après Benjamin Asimoni, responsable de l’organisation « Jeunes Patriotes Consolidateurs de la Paix », les causes sont multiples liées à la persistance de ces massacres. Il a cité notamment, l’absence du contrôle et de suivis des opérations militaires, de l’affairisme qui conduit d’ailleurs à une certaine collaboration entre certains officiers et les rebelles pour l’exploitation des bois et même de certains minerais, selon d’autres sources.
Les causes oubliées
« Parmi des causes nous pouvons citer, l’ignorance sur le suivi et le contrôle des opérations militaires dans cette zone. On peut faire une année sans qu’il n’ait une mission de contrôle ou d’évaluation des troupes qui sont sur le terrain. Lorsqu’ils font six mois ou une année, ils comprennent les enjeux économiques qui sont sur terrain et ils se détournent de la guerre certains bien-sûr à cause de l’argent, parce que l’économie certaines fois alterne des principes et valeurs. L’on constate que certains militaires se plongent dans l’affairisme du commandement jusqu’au militaire de rang. Alors qu’ils viennent dans l’objectif de pacifier la zone, ils se détournent quelques fois de leur mission et préfèrent chercher l’argent et la richesse naturelle qui a motivé l’ennemi à nous faire du mal », a-t-il fait savoir.
Un autre facteur favorisant la persistance de l’insécurité à Beni, est d’après la même source, la politisation des tueries par les acteurs politiques qui se cherchent la santé politique, et le leadership démesuré.
« Ils cherchent à booster leur degré d’influence vis à vis des autorités, au lieu de travailler sur la mobilisation de la communauté locale sur la collaboration avec l’armée, mais ils ont vendu le rêve selon lequel les communautés de ce coin se défendent eux-mêmes, une manipulation outrancière ».
Du détournement de la main d’oeuvre
Non seulement la guerre imposée par les ADF est économique, mais aussi idéologique, a fait savoir pour sa part Maître Pépin Kavotha, Président de la société civile de Beni. Selon lui, certains officiers envoyés dans cette partie pour combattre l’ennemi s détournent de leur mission principale pour se perfectionner dans l’affairisme. Ces derniers utilisent comme main d’oeuvre, les militaires pour sécuriser leurs biens en abandonnant la population civile.
« Plusieurs sont dans l’affairisme. Nous avons d’ailleurs appris que plusieurs ont déjà acheté des machines tronçonneuses pour scier les bois qu’ils transforment en braises. Les militaires déployés pour la sécurité de la population sont mis en contribution pour sécuriser ces biens destinés à une vente. On apprend qu’il y a des militaires qui ont aussi des dépôts de cacao dans certains milieux du territoire », a-t-il expliqué en faisant savoir qu’un autre maux qui gangrène ces opérations militaires, c’est l’absence du contrôle des moyens affectés dans cette région.
« Il s’observe aussi le détournement des moyens affectés pour ces opérations. La justice militaire doit s’activer. Parce que, quelques fois nous cherchons le diable ailleurs, alors que nous vivons avec lui », a dit Pépin Kavotha.
La RDC victime de son hospitalité
Pour maître Fabrice Mulwahali, L’insécurité dans la région de Beni est tributaire à l’hospitalité du pays et à l’absence de l’autorité de l’État.
« La RDC avait accueilli les rebelles ADF sur son sol après leur défaite dans les années 80 en Ouganda contre le régime de Museveni, sûrement à l’idée que ça ne serait pas pour longtemps, mais c’était des individus armés, quand bien même inoffensif et pas dangereux pour le Congo à l’époque, la RDC, alors Zaïre à l’époque avait même tenter d’entreprendre certaines conventions purement politique avec ces rebelles…
Mais à la longue, ceux-ci se sont terriblement métamorphosés et aujourd’hui ce qu’ils sont devenus est pires..
Le Congo est donc d’une part victime de son hospitalité;
D’autres part, le Congo, conscient de sa fragilité sécurité, de la grande richesse qu’il regorge, il devrait depuis des années développer un système de défense assez adéquat pour mater facilement toutes les tentatives de stabilisation interne, mais hélas, plus de 60 ans d’indépendance le pays ne dispose d’aucun plan de défense permanent, ainsi, les ennemis de la République en profite pcq en politique seuls les intérêts comptent », a-t-il dit.
Azarias Mokonzi