Nord-Kivu : La personne handicapée endure dans les sites des déplacés aux alentours de Goma

Depuis le mois de juillet 2022, des milliers de familles fuyant les combats entre les rebelles du M23 et l’armee congolaise dans le territoire de Rutshuru et de territoire de Nyiragongo au Nord Kivu, se sont installées dans des sites aménagés dans les groupements Munigi, Mudja et Rusayo, au nord de la ville de Goma.

Parmi ces déplacés de guerre, dont d’ailleurs le nombre continue à augmenter, l’on dénombre plusieurs centaines des personnes vivant avec handicap, nous a révélé Delphin MUSEKURA, un des conseillers de l’association de ces personnes déplacées vivant avec handicap.
Ils font face à de multiples difficultés de survie comme tous les autres déplacés présents dans ces sites. Il s’agit notamment de l’accès à l’eau potable, aux vivres aux non vivres mais aussi de la sécurité.
L’état de guerre, un cauchemar pour ces citoyens Congolais
KASEREKA KASSAY Jacques, père de neuf enfants, avait du mal à fuir sa cité de Kiwanja en territoire de Rutshuru, pour regagner le camp de Kayembe où il vit actuellement :
« En cours de route pendant la fuite, j’étais au point de rester dans le parc, lorsque j’étais épuisé. C’est un taximan moto qui m’avait facilité gratuitement le voyage jusqu’ici. Il y a d’ailleurs l’un de mes amis qui marchait aussi a aussi avec une béquille comme moi, qui était resté en cours de route, et deux semaines après, nous avions appris qu’il était mort. » S’est exprimé tristesse au visage, Jacques KASEREKA déplacé de guerre.

Pour survivre dans les différents camps des déplacés, ces personnes vivant avec handicap se vouent à la mendicité : « Nous qui n’avons pas de force, nous avons du mal à accéder aux aides humanitaires qui arrivent en faveur des déplacés. Pour cela, personnellement je passe beaucoup de temps à quémander dans la cité, pour pouvoir survivre dans ce camp » a laissé entendre Mr MAOMBI Donate déplacé venu de Rugari, plus ou moins 40 kilomètres de son camp d’accueil.

Les activistes des droits de l’homme ne restent sourde oreille vis-à-vis de cette vie

Le défenseur des droits humains Dieu Merci MUNGUAKONKWA SAFARI, estime que les organisations humanitaires devraient adapter leur méthode d’enregistrement et de distribution des aides, de manière à permettre leur accès à toutes les personnes déplacées : « Quand on demande à tous les déplacés de se présenter dans des stades pour recevoir des jetons ou des aides humanitaires, il est toujours difficile que les personnes vivant avec handicap se retrouvent à la première ligne. Je pense qu’il faudrait les enregistrer à part et leur distribuer des aides de manière séparée » a-t-il conseillé.

Le 4 Novembre 2023 dernier à Kinshasa, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, a officiellement lancé la campagne de vulgarisation de la loi portant protection des personnes vivant avec handicap en RDC.

Vital Matafula