Nord-Kivu: Les mouvements citoyens, farouches face aux propos de Jules Alingete

Marche d’un mouvement citoyen. Photo de tiers.

Devant les investisseurs Américains le 26 avril 2022 à Houston, au Texas (USA), le manager de l’Inspection Générale des Finances en République Démocratique du Congo Jules Alingete a déclaré : « Il n’y a pas de guerre au Congo en dépit de quelques poches d’insécurité créées à 2000km des institutions par des pilleurs de nos ressources ». Cette déclaration fait déjà pleuvoir d’innombrables réactions tant dans la classe politique que sociale de la RDC, les mouvements citoyens étant à la première ligne.

Si le groupe de pression Véranda Mutsanga est allé jusqu’à déclarer Monsieur Jules Alingete « persona non grata » en Province du Nord-Kivu pour ses propos qualifiés de « anti patriotiques », la lutte pour le changement (LUCHA) elle, dans une déclaration signée ce 27 avril, souligne « Monsieur Jules Alingete a tenu des propos dangereux pour l’unité nationale, méprisants à l’égard des Congolais victimes des conflits armés et dénotant de l’insouciance des autorités congolaises face à la guerre atroce menée par des armées étrangères, des groupes armés étrangers et des milices locales en RDC depuis les années 90″

Espoir Ngalukiye qui a lu cette déclaration devant la presse a insisté sur le fait que Mr Alingete doit urgemment demander pardon au peuple Congolais tout entier et en suite démissionner des fonctions qu’il occupe actuellement au sein de la République : « Ces propos font écho et ne sont en rien différents des déclarations de l’ambassadeur Rwandais Vincent Karega et du président Rwandais Paul Kagame qui ont nié l’existence des crimes commis au Congo et ont insulté ceux qui combattent et militent pour une justice au premier rang desquels figure le prix Nobel de la Paix Dénis Mukwege.
Au vu de la gravité des propos tenus, monsieur Jules Alingeti est indigne d’occuper les hautes fonctions publiques qui sont siennes actuellement. Nous l’invitons à présenter des excuses publiques puis de démissionner »

Le panel des experts de la société civile de la RDC a aussi déclaré dans un communiqué officiel signé le 27 avril, « Face au degré élevé des atrocités que les Congolais subissent dans la partie Est et les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui s’en suivent, d’aucuns ne peuvent s’imaginer qu’un haut fonctionnaire d’un service rattaché à la Présidence de la République peut se donner ce luxe de cracher sur la mémoire de toutes ces victimes en niant publiquement que la guerre n’est qu’un reportage des journalistes à la Télévision ».

De son côté, l’inspecteur Jules Alingete à travers une mise au point du service de communication de l’IGF, dit regretter le fait que ses propos soient sortis du contexte et mal exploités pour nuire à sa personne.

Vital Matafula

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *